Disparition de Marion à Agen : « On respecte le droit au silence que nous demandent les parents »

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Publié le 10/11/2021 18:53:01

Jeudi 14 novembre 1996, Marion Wagon disparaissait sur la route entre son école et son domicile. Pour la première fois en 25 ans, l’association La Mouette n’organisera aucun rassemblement à l’occasion de ce triste anniversaire

« Si on ne fait rien, c’est par respect. Certainement pas par lassitude. C’est important de garder cette espérance. » Les parents de Marion Wagon, disparue le 14 novembre 1996 sur le chemin de son domicile à la pause méridienne après avoir quitté l’école, savent qu’ils peuvent compter sur le soutien indéfectible de l’association La Mouette et la pugnacité de sa présidente, Annie Gourgue. Mais cette année, tous deux ont demandé un droit au silence. Dimanche 14 novembre, il n’y aura donc pas de lâcher de ballons, pas de marche blanche. « Évidemment, ils ne pourront jamais tourner la page. Mais ils sont fatigués moralement et on doit respecter leur souhait », avance Annie Gourgue. « Michel Wagon n’est plus M. Wagon mais le papa de Marion. Et, dans une famille, quand un enfant disparaît, il prend tout l’espace. »

La représentante de La Mouette poursuit le combat. Elle suit pas à pas les avancées de cette affaire, placée dans les mains d’un juge d’instruction agenais, qui a fait couler des litres d’encre en vingt-cinq ans. « L’enquête, confiée aux hommes de la cellule Section de recherches d’Agen, est loin d’être terminée. » Ce mois de novembre, Marion Wagon demeure toujours introuvable. Depuis quelques mois, les regards se portent vers un matelas saisi chez Michel Fourniret en 2003, en cours d’analyses, sur lequel plusieurs traces d’ADN inconnues ont été retrouvées. Celui de la fillette y est recherché. Une information qu’accueillent avec précaution et distance l’association La Mouette et la famille de Marion. Car si les vérifications indiquent que Fourniret était hors d’Agen ce jeudi 14 novembre 1996, quid de sa femme Monique Olivier, dont le rôle est prépondérant dans les crimes de son mari ?

Un geste pour Marion chez soi

« Je suis prête à tout supporter. Si l’ADN de Marion apparaît sur ce matelas, on aura enfin la finalité de cette histoire », avance Annie Gourgue qui assure que partout où elle va, tout le monde lui parle de la fillette. « L’affaire de la petite Marion a permis de grandes avancées dans le cadre des disparitions d’enfants. Déjà, on prend ces signalements très au sérieux d’emblée, et on ne pense pas qu’à une fugue. Ensuite, un numéro vert a été créé, le 116 000. » La disparition de la petite Agenaise n’est également pas étrangère à la création du dispositif « Alerte enlèvement ».

Aujourd’hui, le visage de Marion que tout le monde connaît, qui a été imprimé sur des millions d’affiches collées à travers l’Europe et des millions de briques de lait, n’est sans aucun doute plus le même. « » Beaucoup de personnes nous demandent pourquoi nous ne dressons pas un portrait vieilli de la jeune fille, qui correspondrait à l’âge qu’elle devrait avoir, soit 35 ans. Nous y avons songé. Mais pour cela, il faut des moyens que nous n’avons pas. » Quoi qu’il en soit, « tant qu’on ne saura pas, la photo de la fillette sera toujours à La Mouette. » Et d’inviter chacun, dimanche 14 novembre, à faire un geste chez soi en l’honneur de la petite Agenaise. « J’allumerai une bougie en pensant à elle. »

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