Disparition d’Eya : une alerte enlèvement levée sans avoir retrouvé l’enfant, comment est-ce possible ?

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Publié le 26/05/2023 09:20:02

L’alerte enlèvement concernant la disparition d’Eya à Grenoble a été rapidement levée ce vendredi matin, alors que les enquêteurs pensent que la fillette de 10 ans et son père sont maintenant à l’étranger. C’est l’un des critères qui peut justifier la fin du dispositif.

L’alerte enlèvement levée, alors que la fillette de 10 ans kidnappée à Grenoble n’est pas encore retrouvée ? C’est tout le mystère qui englobe la disparition d’Eya ce jeudi. Pour rappel, aux alentours de 8 heures dans la ville de Fontaine (Isère), le père de famille « et un complice encagoulé » ont « gazé avec du produit lacrymogène la mère » avant de s’emparer d’Eya. L’alerte enlèvement avait été déclenchée jeudi soir, avant d’être levé 13 heures plus tard donc.

« L’enquête se poursuit. L’enfant n’a pas été retrouvée. Les éléments recueillis grâce à cette alerte sont en cours d’exploitation », a précisé la police judiciaire, sans toutefois expliquer pourquoi l’alerte enlèvement a été levée. Les photos de la fillette, ainsi que ses informations privées, doivent désormais cesser d’être diffusés. La police judiciaire chargée de l’enquête a reçu environ 70 messages, a affirmé le procureur de la République de Grenoble Éric Vaillant.

Les services de police européens et les magistrats de liaison français, en poste dans les pays dans lesquels le père est susceptible de se rendre, restent toutefois en alerte, précise le procureur. Une information judiciaire sera ouverte dans la journée afin d’obtenir la délivrance de mandats d’arrêt.

L’enfant plus en danger ou le père localisé ?

Le déclenchement et la levée de ce processus d’alerte sont pris par le procureur de la République territorialement compétent « en étroite concertation avec les enquêteurs et après consultation du ministère de la Justice », selon le site Internet dédié.

Pour déclencher une alerte enlèvement et la maintenir, il faut réunir quatre critères : la preuve d’un enlèvement avéré, que la victime soit mineure, ou que l’intégrité physique de l’enfant soit en danger, et que la diffusion de l’alerte puisse permettre la localisation de l’enfant et/ou de son ravisseur.

Si l’alerte a été levée par le procureur de Grenoble en coordination avec les enquêteurs, c’est qu’ils doivent considérer que l’enfant n’est plus considérée comme en danger. C’est le critère principal justifiant la levée d’une alerte enlèvement : que les enquêteurs aient en leur possession des éléments précis sur l’endroit où le ou la mineur se trouve, comme sa découverte ou des éléments permettant de penser qu’il ou elle est en bonne santé ou inversement la découverte de sa dépouille.

« Les éléments en notre possession laissent penser que le père, son complice et l’enfant sont maintenant à l’étranger. Les pays de destination possibles sont évidemment la Suède et la Tunisie », a expliqué Éric Vaillant.

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Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/disparition-deya-pourquoi-une-alerte-enlevement-peut-elle-etre-levee-sans-avoir-retrouve-lenfant-26-05-2023-YDSVFSASVFHDFIPEYUI5PZE57Q.php