Publié le 07/12/2022 11:13:23
Un escadron de gendarmerie supplémentaire, un préfet délégué à la sécurité, des effectifs de police judiciaire : les services de l’État tentent d’apporter une réponse immédiate à la montée des phénomènes violents depuis le début de l’année dans l’île.
« Dans la nuit du 10 au 11 novembre, on a échappé à un véritable drame », soupire Jean-Christophe Bouvier, préfet de Martinique, lors du premier contrôle nocturne de l’escadron de gendarmerie mobile arrivé en renfort sur l’île fin novembre. Des effectifs supplémentaires décidés en urgence par le ministère de l’Intérieur face à la gravité des événements.
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Cette fameuse nuit, dans le sud de l’île, après des tirs sur le parking d’une fête privée, une vingtaine de jeunes à moto ont forcé le dispositif de sécurité d’une seconde soirée et fait feu au milieu des 700 personnes qui assistaient au concert d’une chanteuse de dancehall. Huit personnes ont été blessées, dont six par balles et trois dans un état grave.
Un « règlement de comptes », selon la gendarmerie qui intervient dans un contexte criminogène, justifiant la prise de fonction, début décembre, d’un préfet délégué à la sécurité.
Le week-end des 3-4 décembre, une centaine de militaires et de policiers mobilisés sur l’ensemble de l’île ont interpellé onze personnes, dont cinq pour trafic de stupéfiants et cinq pour des affaires de violences. Le message est clair : afficher « une présence renforcée » sur le terrain, pour endiguer les chiffres 2022 de la délinquance.
Au 30 novembre, les autorités enregistrent 26 homicides dont 19 par armes à feu, 50 tentatives d’homicide, 100 faits de violence par arme à feu et 150 braquages. « Tout cumulé, cela fait une violence par jour », analyse Clarisse Taron, procureure de la République à Fort-de-France. « Rapporté à la population, on a quatre fois plus de meurtres que dans l’Hexagone. On fait face, aujourd’hui, à un usage des armes à feu plus « professionnel », reconnaît la procureure. Auparavant, on retrouvait des armes trafiquées, maintenant on a affaire à des Glocks (utilisé, entre autres, par les gendarmes français) ou des Taurus ».
Depuis le début de l’année, 130 procédures pour détention / transport d’armes ont été réalisées. L’opération d’abandon des armes, récemment relancée par la préfecture, a permis de récupérer 83 armes à feu et plus de 2 400 munitions.
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La position géographique de la Martinique, au cœur du bassin caribéen et à proximité de l’Amérique du sud, n’est pas étrangère à cette flambée de violence. L’île est une zone de transit pour le trafic de drogue. Près de 5 tonnes de cocaïne ont déjà été saisies cette année. « Il y a une corrélation entre armes et drogue car les armes servent à protéger la marchandise », confirme Thierry Baucelin, secrétaire départemental du syndical Alliance Police Nationale.
Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/region-martinique/des-renforts-de-securite-envoyes-en-martinique-face-a-une-montee-inquietante-de-la-violence-ce37fd04-7606-11ed-a671-02732ecaf821