Des policiers se jettent à l’eau pour sauver un homme de la noyade près de Nantes

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Publié le 15/06/2022 15:50:12

​Deux policiers du service de voie publique ont secouru un homme qui s’était jeté dans la Sèvre, samedi 11 juin à Rezé. À froid, ils reviennent sur leur acte qu’ils jugent « naturel ». Témoignage.

Ce que l’on a fait est relativement banal. Sauver une vie, c’est quelque chose de régulier dans les forces de sécurité intérieure, police comme gendarmerie. N’importe quel policier aurait eu la même réaction. Samedi, c’est tombé sur nous.

Jean-François, capitaine de police, et Sophie, brigadière, ont sauvé un homme de la noyade à Rezé. Le 11 juin, en patrouille sur la voie publique, ils captent sur les ondes un message relayant l’appel 17 d’une femme signalant la disparition inquiétante de son époux. Ce dernier, 91 ans, a laissé un mot sur la table du domicile, annonçant son intention de mettre fin à ses jours en se jetant dans la Sèvre, au niveau de l’hôpital Confluent.

Des collègues ont vu le monsieur au niveau du barrage marquant l’embouchure de la Sèvre dans la Loire. Ils ont fait appel à un homme en paddle qui se trouvait plus loin pour lui demander de décrocher une bouée présente sur un ponton et de la donner au monsieur. La victime est alors à une quinzaine de mètres de la berge, immobile. Seule sa tête dépassait à la surface. Son visage était blanc, ses yeux fixes. Ma première impression, c’est qu’il était mort, raconte Sophie.

Maintenu à la surface par un bout de la main ​posée sur la bouée, le nonagénaire risquait de couler​. La brigadière et son supérieur, 51 ans tous les deux, n’hésitent pas longtemps. Ils retirent leur gilet tactique supportant leur pare-balles, se délestent de leur ceinturon et de leurs armes, vident leurs poches et confient l’ensemble à leurs collègues restés sur le bord, avant de dévaler avec précaution la pente abrupte et boueuse pour se laisser glisser dans l’eau.

Jean-François retrouve alors ses réflexes d’ancien surveillant de baignade dans les colonies de vacances. Il nage jusqu’à la victime, constate qu’elle respire toujours, glisse une main sous son menton et la tracte jusqu’à avoir pied. Par chance, le barrage était fermé. Il n’y avait pas de risque d’être entraîné par le courant et de dériver en Loire​, confie la capitaine.

La berge trop raide ​pour hisser le noyé sur la rive, les policiers chevronnés demandent à l’homme au paddle, resté en retrait, de se rapprocher. On l’a hissé dessus en attendant les pompiers. Il a recraché de l’eau et, au bout de quelques minutes, il a pu parler un peu, en s’excusant de nous avoir obligés à nous mettre à l’eau. On l’a rassuré, en surveillant ses constantes. Chose incroyable, il tenait encore sa canne de marche dans la main.

Le sauvetage s’achève avec l’arrivée des pompiers. Ils nous ont envoyé une sorte de brancard en alu, qu’ils ont ensuite sanglé et tiré jusqu’à la berge. Récupérant le désespéré sain et sauf. Des nouvelles du monsieur depuis ? Sophie compte en prendre. Pas pour la gloire ou les remerciements. C’est un acte naturel, comme quand on s’interpose devant une attaque au couteau ou en cas de violences conjugales, concluent les deux policiers. Des risques, nous en prenons de bien plus grands dans d’autres situations. Un sauvetage, c’est le bon côté du boulot. C’est hyperpositif.

Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/loire-atlantique/des-policiers-se-jettent-a-l-eau-pour-sauver-un-homme-de-la-noyade-pres-de-nantes-bc2f12ba-ec99-11ec-9b9f-57df627a087b