Délit de « dénonciation imaginaire » : que risque la joggeuse de Mayenne ?

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Publié le 13/11/2021 17:32:46

La procureure de la République en Mayenne a confirmé que Lisa, la joggeuse de 17 ans, qui a reconnu avoir menti sur son enlèvement, allait être poursuivie pour dénonciation d’infraction imaginaire. Que risque-t-elle ?

Sa disparition, en début de semaine, a mobilisé jusqu’à 200 militaires autour de Saint-Brice, en Mayenne. Réapparue saine et sauve mardi soir, à une dizaine de kilomètres, dans un restaurant de Sablé-sur-Sarte, la joggeuse de 17 ans avait alors assuré avoir été enlevée puis séquestrée pendant plus de 24 heures. À nouveau entendue par les enquêteurs vendredi, la jeune fille a finalement avoué, après six heures d’audition, avoir menti et avoir tout inventé.

Dans un communiqué, la procureure de la République en Mayenne, Céline Maigné, a fait savoir que « la jeune fille fera l’objet d’une procédure pour dénonciation d’infraction imaginaire ».

Six mois d’emprisonnement, 7 500 euros d’amende

La dénonciation d’infraction imaginaire est inscrite à l’article 434-26 du Code pénal. Ce dernier stipule que « le fait de dénoncer mensongèrement à l’autorité judiciaire ou administrative des faits constitutifs d’un crime ou d’un délit qui ont exposé les autorités judiciaires à d’inutiles recherches est puni de six mois d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende ».

L’enquête, quant à elle, se poursuit afin de retracer le parcours de la jeune fille et de « réunir les éléments relatifs à sa personnalité, susceptibles d’éclaircir les raisons de son comportement pour l’heure inexpliqué. »



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Des précédents

Au cours des dernières années, des condamnations pour dénonciation imaginaire ont été prononcées. Une jeune femme, qui prétendait avoir été victime d’une agression antisémite dans le RER D en juillet 2004, avait ainsi écopé de quatre mois de prison avec sursis. Dix ans plus tard, en décembre 2014, un chauffeur d’autobus de 24 ans a été condamné à six mois de prison avec sursis pour avoir mis en scène son agression dans le Val-d’Oise. Six mois avec sursis, c’est aussi la condamnation dont a écopé, en 2015, un professeur d’une école juive pour « dénonciation mensongère ». Il avait dit avoir été blessé au couteau par trois hommes se revendiquant de Daesh.

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Source : https://www.sudouest.fr/justice/delit-de-denonciation-imaginaire-que-risque-la-joggeuse-de-mayenne-6927930.php