Dans les archives d’Ouest-France : le 28 juillet 1947, scénario catastrophe à Brest

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Publié le 28/07/2022 07:30:48

Un cargo rempli de nitrate d’ammonium, l’Ocean Liberty, explose en rade de Brest. Le bilan est très lourd : vingt-six personnes sont tuées, plusieurs centaines blessées et les dégâts matériels sont considérables.

Il est environ 12 h 30, ce lundi 28 juillet 1947, lorsqu’une épaisse fumée jaune – ou orange selon les rétines – s’élève au-dessus du bassin n° 5 de l’arsenal de Brest, dans le Finistère. C’est là qu’est amarré, depuis quelques jours, un cargo norvégien en provenance de New York : l’Ocean Liberty. Ses cales sont encore remplies de marchandises diverses, la plupart hautement inflammables, et de 3 000 tonnes de nitrate d’ammonium, un fertilisant parfois utilisé dans la fabrication d’engins explosifs.

L’équipage et les dockers donnent aussitôt l’alarme, mais l’incendie qui a pris dans la cale 3 où sont entreposés du mazout, des peintures, des lubrifiants, du caoutchouc, du polystyrène et de la paraffine, est déjà très vif. Poussées par le vent, les flammes s’en prennent rapidement aux installations portuaires et réduisent en cendres les magasins de la chambre de commerce.

Les pompiers de la ville et de la marine sont à la manœuvre. Ils savent que le temps presse. Le cargo norvégien est maintenant une véritable bombe à retardement. Le nitrate d’ammonium n’est pas un combustible, mais un comburant. C’est-à-dire qu’il favorise la combustion d’autres substances déjà enflammées. Cependant, sous l’effet d’une forte chaleur, il est susceptible d’exploser. Deux remorqueurs de la marine entraînent l’Ocean Liberty sur le banc de sable de Saint-Marc où il s’échoue. Là, on tente de noyer les cales en perçant la coque de « vingt coups d’obus de 47 »​, explique Ouest-France.

Le directeur de la compagnie de remorquage des Abeilles, Yves Bignon, et le marin volontaire François Quéré tentent, à plusieurs reprises, de saborder le navire en déposant contre la coque des charges d’explosif. En vain.

La foule inquiète, massée sur les « hauteurs qui surplombent le port de commerce »​, assiste à ces opérations contre la montre. Mais, vers 17 h 20, l’Ocean Liberty explose.

Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/culture/histoire/dans-les-archives-d-ouest-france-le-28-juillet-1947-scenario-catastrophe-a-brest-b57cdd56-0aa5-11ed-8bcf-ca7f431dbdc4