Covid-19 : Pourquoi Didier Raoult fait face à ses pairs à Bordeaux vendredi ?

logo Sud Ouest illustration Covid-19 : Pourquoi Didier Raoult fait face à ses pairs à Bordeaux vendredi ?

Publié le 04/11/2021 20:03:47

Le médiatique directeur de l’IHU et promoteur d’un traitement controversé contre le Covid à base d’hydroxychloroquine devra s’expliquer ce vendredi 5 novembre à Bordeaux

La chambre disciplinaire de Nouvelle Aquitaine de l’Ordre des médecins va se pencher ce vendredi matin sur le cas de Didier Raoult. Initiée dans les Bouches-du-Rhône, la procédure a été dépaysée et se tiendra exceptionnellement dans les locaux de la Cour administrative d’appel de Bordeaux.

La chambre va examiner deux types de procédures. La première est issue d’une plainte du conseil départemental de l’Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône à laquelle s’est rajoutée une plainte du Conseil national à l’encontre du promoteur du traitement controversé à base d’hydroxychloroquine. Dans ce volet, le médecin marseillais devrait être présent pour s’expliquer. « Nombre de ces griefs ne me paraissent pas concrets. Mais nous aurons à cœur de nous exprimer sur le fond des dossiers soulevés », a indiqué son avocat Me Fabrice di Vizio.

Dans un second temps, la chambre aura également à examiner une plainte déposée cette fois par Didier Raoult contre le vice-président du conseil départemental de l’Ordre des médecins, le docteur Guillaume Gorincour. Le directeur de l’Institut hospitalo-universitaire de Marseille reproche à son confrère marseillais une série de tweets « dénigrants » à son endroit. Selon son second avocat, Me Brice Grazzini, Didier Raoult devrait s’en tenir cette fois aux écrits de son avocat.

« Charlatanisme »

Les plaintes dans lesquelles Didier Raoult aura à se défendre visent notamment la communication du médiatique médecin sur l’évolution de l’épidémie et surtout ses saillies en faveur de l’hydroxychloroquine. Le médecin au tout début de l’épidémie avait sifflé, à l’évidence prématurément, la « fin de la partie » invoquant cet antipaludéen susceptible, selon lui, de venir à bout du virus. Malgré des essais cliniques controversés menés par l’IHU de Marseille, le médecin avait continué de promouvoir ce traitement à grand renfort de présence sur les plateaux télé et sur les réseaux sociaux.

La chambre devrait notamment se prononcer sur l’article 13 du code de déontologie des médecins qui indique qu’un médecin doit « faire preuve de prudence » lorsqu’il participe à une action d’information du public et « ne faire état que de données confirmées ».

La procédure avait été amorcée par un signalement de la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf). Selon les règles, pour être jugé devant la chambre disciplinaire, tout signalement doit être repris par le Conseil départemental, seule instance avec le Conseil national habilitée à formellement porter une plainte devant la juridiction.

La Spilf avait réuni un catalogue de griefs à l’encontre du professeur marseillais, jusqu’à l’article 39 du code de déontologie visant le « charlatanisme ». La société savante reprochait notamment au médecin des essais cliniques menés sans avoir tenu compte des données acquises par la science ou encore des traitements sans autorisation de mise sur le marché.

Interrogé dans les médias il y a quelques semaines, Didier Raoult avait balayé les accusations avec sa modestie légendaire. « Me traiter de charlatan, il faut oser ».

Crédits image et texte : Sud Ouest©
Source : https://www.sudouest.fr/covid-19-didier-raoult-convoque-ce-vendredi-devant-la-chambre-disciplinaire-de-l-ordre-6820734.php