Cocaïne : malgré une saisie inédite, La Rochelle n’est pas devenu une plaque tournante du trafic

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Publié le 09/06/2022 16:02:00

Les douaniers ont découvert fin mai 124,8 kilos de cocaïne dissimulés sous un navire à La Rochelle (Charente-Maritime). Cette saisie, effectué à onze mètres de profondeur, est une première sur la façade atlantique.

Jamais, sur toute la façade Atlantique, les douanes n’avaient saisi des stupéfiants immergés sous la coque d’un navire. « C’est très fréquent en Amérique latine, fréquent en Europe du Nord mais inédit entre Le Mont-Saint-Michel et l’Espagne », confirme Arnaud Picard, le directeur adjoint du Service Garde-Côtes des Douanes (SGCD) Manche-Mer-du-Nord-Atlantique.

Le 26 mai dernier, jeudi de l’Ascension, les onze membres de la vedette des douanes « Seudre » ont remonté à la surface 124,8 kg de cocaïne cachés à plus de 11 mètres de profondeur dans les entrailles du « Great Sea ». Ce navire battant pavillon libérien et composé d’un équipage chinois transportait de la pâte à papier et devait, après escale, rejoindre les ports de Bristol (Angleterre) et de Rotterdam (Pays-Bas).

Sa provenance a pourtant interpellé les douaniers qui ont décidé de l’inspecter dès son entrée dans la zone d’attente du port commercial de La Rochelle, en Charente-Maritime. « Ce navire arrivait de Santos, au Brésil, un port connu pour sa sensibilité particulière à la fraude immergée. Une équipe est donc montée à bord pour contrôler le château – la passerelle et l’espace-vie – pendant que trois plongeurs inspectaient la coque longue de 193 mètres, de l’arrière vers l’avant et de bâbord à tribord », raconte Arnaud Picard.Le port de commerce de La Rochelle est aussi sensible que les autres, de Bordeaux à Brest

Arnaud Picard, directeur adjoint du Service garde-côtes des douanes Manche-Mer-du-Nord-Atlantique.

Un travail fastidieux, selon ce douanier, en raison d’importants courants marins et d’une visibilité réduite à moins d’un mètre. Les plongeurs ont fini par distinguer un corps étranger au navire et caché derrière la grille du sea chest, une cavité permettant d’aspirer de l’eau de mer utilisée pour refroidir les moteurs et remplir les ballasts. Trois sacs lestés d’haltères ont finalement été découverts, avec un contenu évalué à plus de 7,5 millions d’euros, « a minima ». Pour cet exploit, les onze douaniers ont reçu une lettre de félicitations de leur hiérarchie.

La Rochelle ne serait pas pour autant devenue la cible privilégiée des narcotrafiquants, assure Arnaud Picard. « Ce port de commerce est aussi sensible que tous les autres, de Bordeaux à Brest. Nous sommes vigilants partout et disposons de 45 plongeurs formés à la détection des stupéfiants immergés, insiste-t-il. La façade Manche-Atlantique représente, elle, 10 % des frontières extérieures de l’Union européenne. Nous sommes l’épiderme du marché intérieur, licite comme illicite. »

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Source : https://www.leparisien.fr/charente-maritime-17/cocaine-malgre-une-saisie-record-la-rochelle-nest-pas-devenu-une-plaque-tournante-du-trafic-09-06-2022-XHU2U4N6UFHG5ACFHZ4GVTXA3I.php