Chaos au Stade de France : les images de vidéosurveillance ont été «automatiquement détruites»

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Publié le 09/06/2022 15:24:09

Aucune autorité n’a demandé dans le délai légal de sept jours la conservation des images de vidéosurveillance, tournées le soir de la finale de la Ligue des champions. Elles ont donc été supprimées.

Des images du chaos au Stade de France, il ne restera que celles filmées par les caméras de télévision et les smartphones des supporters. Les images tournées par la vidéosurveillance ont, elles, été « détruites » puisqu’il n’y a eu aucune réquisition de la justice, a révélé ce jeudi Erwan Le Prévost, directeur des relations institutionnelles et internationales de la Fédération française de football (FFF).

« Les images sont disponibles pendant sept jours. Elles sont ensuite automatiquement détruites. On aurait dû avoir une réquisition pour les fournir aux différentes populations », a détaillé Erwan Le Prévost, interrogé par les sénateurs à l’occasion d’une audience pour faire la lumière sur le chaos au Stade de France, en marge de la finale de la Ligue des champions. Mais le cadre de la FFF, « présent au PC sécurité » lors des événements, a toutefois pointé des « images extrêmement violentes ».

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La suppression de ces images a évidemment étonné. « Ça veut dire que des images que vous jugez très violentes existaient et qu’il n’y a pas eu de demande de la part des autorités, notamment de la préfecture. (…) Il y a des preuves qui ont été détruites par, au moins, incompétence », a déploré le sénateur de David Assouline. « La justice a été saisie (…) sur la fausse billetterie », et non les violences autour du Stade de France, a ajouté Erwan Le Prévost. Cela pourrait justifier que les images n’aient pas été demandées, au moins dans le cadre de cette procédure.

« Nous n’étions pas préparés à un tel afflux de délinquants », a aussi dit Erwan Le Prévost. La FFF a également pointé du doigt le manque d’information de la RATP. « Si nous avions eu les informations en temps réel du détournement des flux du RER B (en partie en grève) vers le RER D, nous aurions pu repenser notre dispositif en début d’après-midi. La préfecture non plus n’avait pas eu l’information. »

Le préfet de police « désolé » pour « les gens de bonne foi »

« C’est à l’évidence un échec », a concédé Didier Lallement, mentionnant les personnes « bousculées ou agressées » et « l’image ébranlée » de la France, interrogé quelques heures plus tôt devant la même commission des lois du Sénat. L’usage de gaz lacrymogène sur les supporters était « le seul moyen policier pour faire reculer une foule sauf à la charger », ce qui aurait été une « erreur grave », a insisté le préfet, qui s’est dit « désolé » pour « les gens de bonne foi ».

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La finale de la Ligue des champions, accueillie à Paris le 28 mai, avait été marquée par des scènes de chaos et de désorganisation autour du Stade de France, sans faire de blessé grave. Le 1er juin, le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin avait présenté ses excuses pour l’organisation désastreuse, ouvrant la voie à des réparations pour les supporters de Liverpool, dont des enfants, aspergés de gaz lacrymogène. Mais dans le même temps, le ministre, qui incrimine depuis le début de la controverse les supporters britanniques, avait maintenu que des milliers d’entre eux s’étaient présentés avec des faux billets ou sans billets.

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