Chaos au Stade de France : la police demande quand même les images de la vidéosurveillance annoncées détruites

logo Le Parisien illustration Chaos au Stade de France : la police demande quand même les images de la vidéosurveillance annoncées détruites

Publié le 10/06/2022 10:43:45

La police a « toujours espoir » de récupérer les images qui ont pourtant été annoncées comme détruites jeudi, lors de l’audition des responsables de la Fédération française de football au Sénat après les incidents qui ont émaillé la finale de la Ligue des champions, le 28 mai dernier.

La police, chargée d’enquêter sur les faux billets lors de la finale de la Ligue des champions, a demandé jeudi soir au Stade de France les images des violences filmées par ses caméras, peu après l’annonce au Sénat qu’elles avaient été détruites, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier. « Nous avons effectivement envoyé une réquisition même si ces vidéos ne seront pas très utiles pour notre enquête sur les faux billets, elles seront plus utiles pour les violences et les agressions », a indiqué cette source, confirmant une information du Monde.

Cette demande a été envoyée par la Brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA) de la police judiciaire parisienne, chargée par le parquet de Bobigny d’enquêter sur la fausse billetterie le soir de la finale Real Madrid-Liverpool, précédée par des scènes de chaos aux abords du Stade de France.

Interrogée sur la temporalité de cette demande, alors qu’un responsable de la Fédération française de football (FFF) avait révélé quelques heures plus tôt lors de son audition au Sénat que les images avaient été détruites au bout de sept jours faute de réquisition, la source a dit avoir « toujours espoir » de les récupérer, sans plus de détails.

« Savoir si ces images ont été supprimées ou conservées »

L’information de jeudi soir « selon laquelle ces images ne seraient pas conservées un mois, durée légale maximum autorisée, mais seulement quelques jours - information que nous ignorions- nous a conduits à les solliciter tout de même », a expliqué le parquet de Bobigny. « Nous attendons le retour pour savoir si ces images ont été supprimées ou conservées », a-t-il ajouté.

Cette révélation a suscité colère et incompréhension chez les sénateurs et, au-delà, dans l’opposition. Cela « porte à croire qu’on a sciemment laissé détruire des pièces à conviction compromettantes », selon le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau. « J’ai tout de suite été stupéfait, j’ai trouvé que c’était très grave », a commenté David Assouline, vice-président PS de la commission des lois du Sénat, vendredi sur Franceinfo, dénonçant un « manque de coordination incroyable » du préfet de police et des responsables politiques. « Ça s’appelle couvrir ses traces », a réagi Marine Le Pen, candidate RN aux législatives dans le Pas-de-Calais, sur BFMTV et RMC. L’absence d’images permet de « couvrir leurs mensonges énormes », a-t-elle ajouté, visant les ministres de l’Intérieur Gérald Darmanin et de la Justice Éric Dupond-Moretti.

La préfecture de police a rappelé que ses propres images étaient à la disposition de la justice.

Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/chaos-au-stade-de-france-la-police-demande-quand-meme-les-images-de-la-videosurveillance-annoncees-detruites-10-06-2022-ZHKJUYTTUVADHCIRV64JECMMGU.php