Cavale en Alabama : le détenu évadé «fera tout, y compris tuer, pour obtenir ce qu’il veut»

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Publié le 07/05/2022 15:49:05

Une semaine après leur évasion aux États-Unis, le détenu Casey White et la cadre pénitentiaire Vicky White, restaient introuvables samedi 7 mai. Une victime du colosse met en garde contre l’extrême dangerosité d’un criminel prêt à tout.

La peinture verte au niveau de l’aile arrière droite du véhicule orange montre que les fugitifs ont tenté de le maquiller. « Du travail bâclé », relève un enquêteur. Bâclé et interrompu. Vicky White et Casey White ont abandonné ce SUV Ford moins de 4 heures après que cette cadre pénitentiaire et ce détenu jugé extrêmement dangereux ont quitté, le matin du 29 avril, la prison de Florence dans l’Alabama (États-Unis) au nez et à la barbe de tout le monde.

Ce véhicule, que Casey White a acheté avec un patronyme d’emprunt, a été retrouvé vide et verrouillé sur une route rurale du Tennessee. Mais le dépanneur qui l’a remorqué n’a fait le lien avec l’affaire de l’incroyable évasion que le soir du jeudi 5 mai. Cet indice laissé derrière eux par le détenu et sa surveillante apparaît bien maigre. « Si ce n’est que nous avons confirmation qu’ils se sont enfuis par le nord », a résumé le shérif du comté de Lauderdale, Rick Singleton, de plus en plus convaincu que le plan des deux fuyards a été minutieusement élaboré.

Potentiellement lourdement armés

Rappel : cette cadre pénitentiaire de 56 ans a fait sortir le détenu de 38 ans au prétexte de l’emmener au tribunal pour une évaluation psychologique inventée de toutes pièces, et en s’affranchissant des règles de l’escorte que cette employée modèle appliquait jusqu’ici avec zèle et rigueur. La vente de sa maison en avril, le retrait de ses comptes du produit de cette transaction (90 000 dollars) et la nuit passée à l’hôtel sous un faux nom la veille étayent encore la thèse d’un scénario mûrement réfléchi.

Traqué depuis neuf jours, le tandem de fugitif restait introuvable samedi 7 mai. Les enquêteurs, qui se sont assurés que les deux ne pourront pas bénéficier de l’aide de proches dans leur cavale, soupçonnent les fuyards d’être lourdement armés, notamment d’un fusil semi-automatique et d’un fusil de chasse. Mais ils craignent aussi pour leur collègue qui les a trahis. « Tu sais que l’on va te retrouver, saine et sauve, j’espère », a lancé le shérif Singleton en incitant Vicky White à se rendre.

Condamné pour tentative de meurtre

Une femme — qui a peut-être coupé court et teint ses cheveux blonds — à ses yeux en danger, vu le profil instable de l’évadé et son pedigree. Ce colosse de 2,06 m pour 118 kg purgeait une peine de 75 ans de prison pour une tentative de meurtre commise en 2015 sur sa petite amie de l’époque, dont il avait également tué le chien et séquestré les colocataires. Il devait également être jugé en juin pour avoir poignardé à mort, en 2015, une femme de 58 ans. Un crime qu’il avait reconnu et pour lequel il encoure la peine de mort.

« Il fera tout et n’importe quoi, y compris tuer et kidnapper, pour obtenir ce qu’il veut. Cet homme agit comme un chasseur, il sait se cacher », a témoigné vendredi 6 mai auprès du New York Post le compagnon de la femme agressée en 2015, comparant le niveau de folie de Casey White au tueur en série Ted Bundy ou encore à Charles Manson.

La police vient de diffuser de nouvelles photos du criminel, dont une dévoilant ses tatouages d’un gang de prisonniers suprémacistes. La récompense le concernant a aussi été portée à 15 000 dollars (10 000 pour sa complice). Des mesures qui éviteront, espère le shérif Singleton, que cette « romance de prison », comme il l’appelle, ne se termine en roman noir.

Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/cavale-en-alabama-le-detenu-evade-fera-tout-y-compris-tuer-pour-obtenir-ce-quil-veut-07-05-2022-UZVQOICDL5G7XI5BRNO72OC45A.php