

Publié le 04/04/2023 15:44:19
Ce journaliste qui couvrait les manifestations contre la réforme des retraites aurait été gazé sans raison par des membres de cette unité controversée.
Les plaintes s’accumulent à l’encontre la controversée Brigade de répression de l’action violente motorisée (Brav-M). Le journaliste reporter d’images, Amar Taoualit, a annoncé avoir déposé plainte ce mardi à l’IGPN, la « police des polices », pour des « violences en réunion » à Paris dont il accuse des policiers de la Brav-M lors d’une manifestation.
La scène a été enregistrée par la caméra du journaliste. Sur ses images tournées le 16 mars au soir place Vendôme à Paris, lors d’une manifestation contre la réforme des retraites, des manifestants sont encerclés par les policiers de cette unité parisienne à moto décriée. Alors qu’Amar Taoualit filme les manifestants, un policier lui intime de « dégager ». « Rentre chez toi ! », « Casse-toi de là ! », « Laissez-nous travailler ! », lui ordonnent ensuite plusieurs policiers.
Le journaliste est alors aspergé, au moins à une reprise, de gaz lacrymogène, puis repoussé brusquement par les policiers, avant de tomber à terre. Il proteste régulièrement, en indiquant sa profession, en montrant sa carte de presse et en disant faire son travail.
« Pourquoi me suis-je fait gazer ? Je voulais savoir. C’est important pour le métier de journaliste », a expliqué Amar Taoualit, 24 ans, qui assure subir pour la « première fois » des violences en quatre ans de terrain. « En s’attaquant aux journalistes, la Brav-M veut passer sous silence ses propres exactions. Il s’agit d’une atteinte extrêmement grave contre la liberté de la presse » qui impose des « sanctions immédiates », a déclaré son avocat Pierre Brunisso, associé à Arié Alimi sur ce dossier.
« Attaque contre la liberté de la presse »
En diffusant les images jeudi, le média Loopsider - pour lequel Amar Taoualit travaille régulièrement - a dénoncé « une attaque délibérée contre la liberté de la presse » et demandé au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin « de rappeler aux forces de l’ordre leur obligation de respecter le droit des journalistes et de les protéger ».
Le Schéma national du maintien de l’ordre (SNMO) adopté en décembre 2021 prévoit notamment que « les journalistes peuvent, à la différence des autres personnes présentes, circuler librement au sein des dispositifs de sécurité mis en place » et « continuer à exercer leur mission lors de la dispersion d’un attroupement ».
Depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites, plusieurs journalistes et manifestants ont dénoncé des violences policières. Le ministre de l’Intérieur a annoncé que « 36 enquêtes judiciaires » avaient été ouvertes par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) et 2 par son équivalent pour la gendarmerie (IGGN). Ces violences ont relancé le débat sur la dissolution de la Brav-M, unité régulièrement ciblée par les leaders politiques de gauche qu’ils estiment trop brutale. Le préfet de police Laurent Nuñez a défendu cette brigade, lundi sur le plateau de « Touche pas à mon poste », considérant qu’elle était nécessaire pour interpeller les individus violents présents lors de manifestation et a exclu une dissolution.
Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/brav-m-un-journaliste-porte-plainte-a-ligpn-pour-des-violences-en-marge-des-manifestations-04-04-2023-LPPAA6WZZRANXNT4MUF7LFO24I.php