Béarn : le suspect nie le viol près de la discothèque et demande à sortir de prison

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Publié le 03/11/2021 16:22:28

Il a évoqué une relation consentie avec la plaignante dans la nuit du 15 août près de la Noche, à Lons. Il demandait sa remise en liberté devant la chambre de l’instruction ce mercredi 3 novembre.

La jeune femme est en discothèque depuis deux heures lorsqu’elle veut se rendre aux toilettes. Peu de temps après, dans cette nuit du 14 au 15 août 2021, elle est retrouvée à l’extérieur de la Noche à Lons. Elle a déposé plus tard pour viol sans être capable de décrire les circonstances des faits.

Le 6 septembre, un suspect a été interpellé puis mis en examen et placé en détention provisoire. Il a demandé ce mercredi 3 novembre à sortir de prison devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Pau.

Si les principaux éléments de l’affaire avaient déjà été évoqués, l’audience a été l’occasion d’apprendre qu’il conteste le viol et évoque une relation consentie avec la plaignante.

Il quitte la file d’attente

Les images de vidéosurveillance de l’établissement ont permis d’établir la chronologie de la soirée. La plaignante arrive depuis Oloron avec des amis à 1 h 24. À 3 h 27, elle est filmée en train de ressortir seule. Une minute après, un homme en casquette rouge, dans la file d’attente, se décale vers la jeune femme, revient dire quelques mots à ses amis puis quitte le champ de la caméra. C’est à ce moment que se déroulent les faits incriminés.

À 4h07, la plaignante et le mis en examen reviennent en se tenant par la main. Entre-temps, ils ont échangé leur numéro. C’est entre autres ainsi que les enquêteurs sont remontés jusqu’au suspect, un jeune homme de 20 ans qui a quitté son pays d’Afrique de l’Ouest en 2017, a vécu trois ans en Italie et séjourne en France depuis quelques mois sous le statut de demandeur d’asile.

La plaignante, alcoolisée au moment des faits, présente des signes de déstabilisation psychologique. Elle n’a pas été en capacité de décrire précisément ce qui s’était passé sur ce terrain herbeux près de l’entrée. Des témoins rapportent qu’elle a, dans un premier temps, dit avoir fait « une grosse connerie ».

Ecchymoses et profil génétique

Elle aurait affirmé dans un premier temps avoir consenti à un rapport sexuel avant de déclarer à ses amis qu’elle avait été violée. Autant d’éléments sur lesquels s’appuie Me Isabelle Casau, l’avocate du mis en examen, pour demander son placement sous contrôle judiciaire. Le suspect a d’ailleurs expliqué que c’était elle qui avait pris l’initiative du rapport sexuel.

Mais la jeune femme présentait également des ecchymoses, entre autres, au visage et au bras. Un laboratoire spécialisé a retrouvé le profil génétique du suspect sur les parties intimes de la plaignante. Ces analyses remettent en cause certaines déclarations du suspect.

Me Casau estime que la version de son client « n’est pas incompatible avec les éléments factuels ». Une des jeunes filles qui l’a croisée a cependant fait part aux policiers de son « malaise » en voyant les deux jeunes gens sortir de l’ombre.

L’avocat général Pascal Bouvier voit dans ces faits une « détermination et un opportunisme » du suspect. Il estime en outre qu’il y a des « incohérences » dans les dires du suspect qui nécessitent de poursuivre les investigations. Il s’est opposé à sa remise en liberté.

La juridiction rendra sa décision lundi 8 novembre.

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Source : https://www.sudouest.fr/pyrenees-atlantiques/pau/pau-lons-le-suspect-nie-le-viol-pres-de-la-discotheque-et-demande-a-sortir-de-prison-6806916.php