Béarn : condamnée pour une gifle à son bébé de 4 mois

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Publié le 15/11/2021 12:17:17

Une jeune maman sous curatelle était poursuivie pour un geste violent sur son bébé au tribunal de Pau (Pyrénées-Atlantiques), ce lundi 15 novembre. Elle devra suivre un stage de parentalité

L’affaire peu commune était jugée en CRPC, les comparutions sur reconnaissance préalable de culpabilité. Un procès simplifié qui permet d’éviter la correctionnelle si tant est que le prévenu accepte au préalable la peine proposée par le procureur de la République.

Lundi 15 novembre, le tribunal de Pau (Pyrénées-Atlantiques) jugeait dans la matinée une jeune mère de famille vivant en foyer pour des violences commises à l’encontre de son nourrisson de 4 mois. L’affaire aurait pu être audiencée en correctionnelle, mais la maman est sous curatelle et les violences n’étant pas aggravées, la justice a préféré cette procédure accélérée.

Les faits se sont déroulés le 27 septembre dans le foyer où elle est hébergée. Après un week-end difficile chez son père, la jeune femme rentrait énervée au foyer et ne contrôlait pas son éruptivité. Elle assénait une gifle à son bébé et lui serrait la jambe plus que de raison. Elle a reconnu les faits auprès du personnel du foyer qui s’interrogeait devant son besoin de dormir avec le petit.

« Les clefs de la parentalité »

«​ Cet enfant a été gravé comme un disque dur, s’est offusquée l’avocate de l’association d’aide aux victimes, Me Spiteri. Ce n’est pas une mauvaise maman, elle était d’ailleurs très inquiète quand son bébé a été hospitalisé. Mais, il faut empêcher que les faits ne se reproduisent. »

« Cette maman a eu une pulsion qui a abouti à des violences, rien ne dit que ça ne peut pas se reproduire, continue l’avocate. La peine de deux mois avec sursis et un stage de responsabilité parentale n’est peut-être pas suffisante. » Elle milite pour un suivi psychologique renforcé et une nouvelle expertise.

“La peine de deux mois avec sursis et un stage de responsabilité parentale n’est peut-être pas suffisante”

« ​Cela me paraît tout à fait proportionné et adapté, opposait l’avocate de la mère. C’est un premier délit qui aurait certes pu avoir des conséquences graves, mais son casier est vierge et elle est suivie par un curateur. Il faut simplement lui donner les clefs de la parentalité et ne pas la lâcher dans la nature. »

« Elle a tout à fait conscience de la gravité de ses gestes et de ses conséquences », insiste l’avocate. À sa gauche, les mains sur la barre, la jeune maman opine du chef pour le confirmer. «​ On lui a retiré son enfant qui sera placé un an en famille d’accueil avec une visite une fois par semaine. Elle essaie de se prendre en main et de faire cesser ces pulsions. »

Le président du tribunal a suivi les peines proposées par le parquet et acceptées par la défense. Avant cela, il avait toutefois interrogé la jeune mère sur ses rapports avec l’enfant. «​ Ça se passe très bien, a voulu rassurer la maman. Je parle avec mon fils et la monitrice du foyer qui est juste à côté quand je lui rends visite. »

Elle ajoute un détail comme pour montrer qu’elle est une mère comme les autres : « Je lui achète des jouets, des affaires. »

L’affaire était née après un signalement du foyer qui suit de près l’évolution du petit garçon. Le père de l’enfant ne l’a pas reconnu et sa mère étant sous curatelle, la vigilance est de mise. Le foyer a joué son rôle à plein.

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