Au procès du 13-Novembre, l’indispensable webradio

logo Ouest France illustration Au procès du 13-Novembre, l’indispensable webradio

Publié le 19/05/2022 18:55:28

Les victimes qui ne peuvent se déplacer au procès du 13-Novembre, peuvent écouter l’audience sur une webradio. Une première en France appréciée par nombre de parties civiles.

S’il y a bien un service qui fait l’unanimité au procès des attentats du 13 novembre 2015, c’est la mise en place d’une webradio. Une première en France pour un procès. Chaque journée d’audience est retransmise en léger différé, avec un décalage de trente minutes. Et ce, pour pouvoir interrompre la diffusion en cas d’incident inattendu.

Cette retransmission est destinée aux seules parties civiles (plus de 2400 au total) qui ne peuvent se déplacer au palais de justice : soit parce que leur activité les en empêche, soit parce qu’elles résident loin de Paris. C’est indispensable, ne cache pas Dominique Kielemoes, vice-présidente de l’association de victimes 130nze15 et mère de Victor Muñoz, tué à la terrasse de la Belle Equipe. Il y a des jours où on n’a pas envie de venir à l’audience. Et pourtant, il serait impossible de ne pas l’écouter.

Impossible de ne pas se connecter au procès, à celles et ceux qui témoignent. Dans cette écoute, il y a une sorte de solidarité. Les victimes forment une communauté. On fait tous partie de la même histoire. Et puis chaque journée, c’est une pièce d’un puzzle qu’on assemble, explique Dominique Kielemoes.

La webradio n’a évidemment pas permis à ceux qui écoutaient, de visionner les vidéos et photos projetées à l’audience. Mais pour le reste, l’écran du smartphone ou de l’ordinateur n’atténue pas la force des témoignages. Dans la voix qu’on entend, il reste une intensité, une émotion que ne retranscrivent pas nécessairement un tweet ou un compte rendu, atteste Philippe Duperron, président de 13Onze15, dont le fils Thomas est mort au Bataclan.

Seul bémol : cette webradio n’est pas accessible aux victimes résidant à l’étranger ou en Outre-mer pour des raisons de sécurité informatique. C’est vraiment dommage car ces parties civiles se sont senties exclues du procès, déplore Me Abraham qui représente des personnes vivant au Brésil et en Allemagne.

Durant le procès, 952 parties civiles ont demandé à pouvoir accéder à cette webradio mise au point par la société lannionaise Saooti (filiale du groupe Ouest-France). La plupart l’ont activée. Les jours de forte affluence (pour François Hollande, les premiers interrogatoires de Salah Abdeslam…), jusqu’à 450 connexions simultanées ont été enregistrées. En moyenne, 150 connexions simultanées ont lieu chaque jour. L’intérêt est tel que pour le procès de Nice, à partir de septembre, une webradio sera également accessible aux victimes.

Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/faits-divers/attentats-paris/proces/au-proces-du-13-novembre-l-indispensable-webradio-bb848a18-d6a8-11ec-9b2d-786031940fdf