Attentat du 14-Juillet à Nice : la question du visionnage de la vidéosurveillance en débat au procès

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Publié le 09/09/2022 13:20:25

La question avait déjà été évoquée mardi 6 septembre. Le président de la Cour d’assises spéciale « pense qu’on s’oriente vers une diffusion des images », mais tranchera la semaine prochaine. Et a voulu entendre toutes les parties.

La décision n’est « pas encore prise ». Mais « je pense qu’on s’oriente vers un visionnage », a indiqué ce vendredi 9 septembre Laurent Raviot. Le président de la Cour d’assises spéciale qui juge huit personnes au procès de l’attentat au camion-bélier sur la Promenade des Anglais, à Nice, a expliqué pourquoi il « penche » vers une projection intégrale des images des caméras de la vidéosurveillance de la ville de Nice, avant de laisser la parole aux parties.

Cela « correspond aux faits, cet élément de procédure peut nous permettre une meilleure compréhension » de l’attentat, a-t-il indiqué. Et selon lui ces images ont en lien « avec la problématique de la recevabilité des parties civiles, la notion de périmètre, de proximité des victimes avec le camion et sa trajectoire ». Enfin un « grand nombre de parties civiles a sollicité la projection. »

Leurs avocats ont déjà réclamé cette projection mardi. C’est « nécessaire pour la compréhension de l’horreur de l’attentat », ont-ils souligné. « Les victimes veulent que leur douleur, leur effroi, soient posés dans cette salle », a répété ce vendredi Me Catherine Szwarc. « Nous nous rallions à cette demande », a ajouté Me Olivia Chalus-Pénochet, entourée d’une dizaine de conseils.

Le ministère public a déclaré ne « pas être opposé » à un visionnage. « C’est important de voir ce qui s’est passé. Et c’est important pour les parties civiles dans leur démarche de reconstruction », a expliqué un avocat général, avant de prévenir néanmoins : « Ça ne me semble pas utile pour caractériser les infractions aujourd’hui reprochées aux accusés », qui ne sont pas renvoyés dans la cour d’assises spéciale pour complicité d’assassinats.

Il s’inquiète aussi de « l’effroi » que va provoquer ce visionnage : « On va assister en direct au meurtre de personnes, à leur démembrement physique parfois. Et ça va être particulièrement insupportable. C’est évidemment très rare d’avoir ce genre d’images en procédure. »

Sur les bancs de la défense, « on est d’accord avec les avocats généraux », souligne Me Adélaïde Jacquin. « On comprend bien sûr le souhait pour les parties civiles, dans leur parcours de reconstruction, de voir les vidéos. Mais ces images, poursuit-elle, ne serviront en rien à apporter des éléments sur les responsabilités des accusés ». Et l’avocate de Ramzi Arefa de s’interroger aussi de « l’impact de ces images sur la prise de parole des accusés dans de nombreux jours ».

Le conseil de Mohamed Ghraieb, Me Vincent Brengarth, note aussi que son client « comprend le besoin des parties civiles. Il n’est pas opposé au visionnage, mais lui fera le choix de ne pas regarder la vidéo » si la décision d’un visionnage, attendue la semaine prochaine, est prise.

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Source : https://www.ouest-france.fr/societe/faits-divers/attentat-nice/attentat-du-14-juillet-a-nice-la-question-du-visionnage-de-la-videosurveillance-en-debat-au-proces-e5835978-301e-11ed-9e46-e8e99a9e99a0