Assassinat du pilote de rallye Laurent Pasquali : un policier de la DGSI mis en examen

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Publié le 23/01/2023 12:32:36

Il a reconnu avoir fourni l’adresse personnelle du pilote à l’officine criminelle liée par la franc-maçonnerie à l’origine d’autres affaires. Il a également surveillé le maire de Saint-Maur-des-Fossés.

Le tentaculaire réseau de tueurs francs-maçons révèle toujours des ramifications. Un policier de la DGSI a été mis en examen le 9 décembre à Paris, soupçonné d’avoir délivré à l’officine criminelle des informations ayant permis l’assassinat fin 2018 d’un pilote de rallye, Laurent Pasquali, ont appris ce lundi RTL puis l’AFP.

Cet officier du renseignement intérieur depuis 2011, ancien agent de la DGSE (renseignements extérieurs), a été mis en examen pour « association de malfaiteurs » délictuelle et criminelle. Le brigadier de 49 ans est mis en cause, selon deux sources proches du dossier, pour avoir consulté des fichiers de police et fait quelques déplacements afin de fournir à la cellule criminelle l’adresse privée de Laurent Pasquali, sans savoir que cela déboucherait sur son assassinat. Il aurait perçu pour cela « entre 200 et 300 euros » qu’il aurait partagés avec une autre fonctionnaire de police, selon l’une de ces sources.

Il est aussi suspecté d’avoir effectué des surveillances et des photographies en 2014, moyennant une rétribution de 1 000 euros, du maire UMP de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), Sylvain Berrios, qui a fait l’objet d’un projet d’assassinat.

« Pendant des mois, je me suis réveillé à six heures du matin en pensant que vous alliez venir me chercher », a-t-il confessé devant les enquêteurs de la police judiciaire parisienne, selon RTL. Le suspect affirme n’avoir appris la mort du pilote qu’en février 2021, lorsque le Parisien a révélé l’affaire et son lien avec le démantèlement du réseau criminel lié à la loge maçonnique Athanor de Puteaux (Hauts-de-Seine).

Sa dépouille retrouvée en 2019 enterrée dans un bois

L’assassinat de ce pilote de rallye est à ce stade le principal crime attribué à cette cellule, également suspectée de projets criminels visant un syndicaliste de la CGT à Bourg-en-Bresse (Ain), ou un opposant congolais au président Sassou Nguesso, Ferdinand Mbaou. La mère du pilote avait signalé sa disparition le 2 décembre 2018. Sa dépouille avait été retrouvée en septembre 2019, enterrée dans un bois de Haute-Loire. Les circonstances du crime étaient floues. Un couple dans le milieu automobile, créancier de Laurent Pasquali, est soupçonné d’avoir missionné la cellule à son sujet, mais a contesté avoir demandé son assassinat.



Sur l’assassinat de M. Pasquali, « évidemment, je ne voulais pas que quoi que ce soit comme ça arrive », a déclaré le policier devant la juge d’instruction chargée de ce dossier tentaculaire, selon des éléments dont l’AFP a eu connaissance. « J’ai essayé de coopérer du mieux que j’ai pu avec les enquêteurs, même si ça n’a pas été toujours très précis. J’assume la responsabilité de ce que l’on me reprochera », a ajouté le fonctionnaire de police.



Le policier a été placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction d’exercer, selon une source proche du dossier. Sollicité, son avocat Me Julien Fresnault n’a pas souhaité commenter auprès de l’AFP.

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Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/assassinat-du-pilote-de-rallye-laurent-pasquali-un-policier-de-la-dgsi-mis-en-examen-23-01-2023-JTUHVVFV45F6TF5L5FSHAE5Z74.php