Publié le 16/09/2022 16:56:07
La théorie du troisième homme n’a pas convaincu les jurés de la cour d’assises de Paris qui ont condamné ce trafiquant de drogue pour l’assassinat de son chef de réseau d’importation de cocaïne.
Après cinq jours d’audience, Abdelkader, 40 ans, a été condamné ce vendredi à une peine de 22 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Paris. Cet homme surnommé « le Long » était jugé pour avoir, le 27 avril 2017 à Verrières-le-Buisson (Essonne), tué par balle Milan, un trafiquant de drogue de 29 ans notoirement connu.
Vers 21h50 ce soir-là, sur la coulée verte, le jeune homme avait été abattu de trois balles dans la tête après être tombé dans un guet-apens tendu par son complice. Les deux hommes étaient impliqués dans un trafic de cocaïne organisé entre la Colombie et l’aéroport de Roissy.
Déjà condamnés après un go fast avec 450 kg de cannabis
Dans les heures qui ont précédé sa mort, Milan avait rencontré des amis avant d’aller voir sa compagne qui travaillait dans un restaurant de Montreuil (Seine-Saint-Denis). Il lui avait emprunté sa voiture, prétextant qu’il avait un rendez-vous. En fait, il s’agissait pour lui de récupérer entre cinq et huit kilos de cocaïne arrivés par voie aérienne de Bogotá.
C’était important pour lui car le 6 avril, une mule, transportant 5 kg, avait été arrêtée à la sortie de l’avion, mettant à mal ses finances. Dans ce réseau, Milan était le chef et Kader « le Long » était chargé de faire sortir la drogue de la zone aéroportuaire. Les deux hommes avaient déjà été condamnés pour trafic de cannabis après avoir été arrêtés lors d’un go fast avec 450 kg de résine de cannabis.
Après cette vieille histoire, Milan avait mis son complice à l’amende, le soupçonnant d’être une balance et estimant sa faute à 100 000 euros. En 2014, ils avaient effectué des séjours au Maroc pour poursuivre leur trafic de résine. C’est à partir de l’année 2016 que la victime a changé de braquet, attiré par les gains beaucoup plus importants que représente le trafic de « zip ».
L’avocat général a estimé que le mobile importait peu, s’en tenant aux preuves : téléphonie et un témoin qui place l’accusé sur les lieux du crime le soir des faits. Durant l’enquête et son procès, Abdelkader a concédé qu’il était bien sur les lieux du crime mais s’est réfugié derrière la théorie du troisième homme. Il assure que son ami Milan aurait braqué un Antillais. Mais ce comparse aurait retourné son arme contre lui. Son avocat a suivi sa version, estimant qu’elle était crédible. Pas le tribunal.
Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/assassinat-de-milan-kader-le-long-condamne-a-22-ans-de-reclusion-criminelle-16-09-2022-EGMTTEJ54VAFJCXOCUP7D67BEM.php