Arrêté quatre fois en deux mois avec de la drogue, il est condamné à 8 mois de prison ferme

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Publié le 19/01/2023 06:45:00

Un homme de 19 ans a été condamné, ce mercredi, par le tribunal judiciaire d’Évry-Courcouronnes (Essonne), à huit mois de prison ferme après avoir été arrêté avec du cannabis sur lui, la veille à Montgeron. C’était la quatrième fois depuis novembre.

« Je ne sais pas trop quoi requérir car je ne sais pas ce que monsieur comprend », lâche, dépitée, la procureure, ce mercredi, au tribunal judiciaire d’Évry-Courcouronnes (Essonne). Face à elle, dans le box des prévenus, un jeune homme semble l’écouter à moitié. Pas très grand, visage un peu rond, cheveux courts bouclés, l’air juvénile et nonchalant.

La magistrate a déjà croisé cette frimousse d’adolescent immature il y a deux mois. Pour les mêmes faits déjà. Des affaires de stupéfiants. « En novembre, il a été placé trois fois en garde à vue en six jours avec de petites quantités de stupéfiants », rappelle-t-elle. Ordonnance pénale, défèrement, contrôle judiciaire. La justice est allée crescendo avec lui.

Retrouvé sur un point de deal fin novembre, première comparution immédiate : six mois de prison avec sursis. « En échange il ne devait pas recommencer, poursuit la magistrate. Mais deux mois plus tard, le voilà, là, de nouveau. Il ne comprend pas les enjeux de la procédure, ni ce qui se passe aujourd’hui. »

En attente sur sa barrière à proximité d’un point de deal

Le 17 janvier, l’homme de 19 ans, résidant à Athis-Mons, est repéré assis sur une barrière à proximité d’un point de vente de drogue, allée Colbert, à Montgeron, par une patrouille de police en surveillance. Un homme vient à lui. Ils partent ensemble dans le hall d’un bâtiment, en ressortent. La personne tend un billet au suspect, qui l’accepte et lui donne en échange un petit sachet bleu. L’acheteur s’en va et le jeune homme se repositionne sur sa barrière.

La police s’approche de lui. Une forte odeur de cannabis flotte autour du jeune homme, qui remettra aux policiers deux sachets bleus, sortis de son caleçon, contenant 4,18 grammes de résine de cannabis. En garde à vue, il se dérobe face aux questions des enquêteurs. Il est agité, il insulte une policière, se débat, à tel point que les policiers font usage du Taser. « Ils m’ont fait passer pour un dealer, lâche-t-il à l’audience. Eux et moi, on se déteste. »

« Qu’est-ce que c’est que ces messages, demande la présidente en les citant : Tu livres ? Si tu as des sachets, dépose. » « Je peux livrer tout et n’importe quoi », répond le prévenu. « Vous livrez quoi ? », poursuit la présidente. « À manger. C’est des courses que je devais déposer chez mon voisin parce que mon frère n’était pas là et que je n’avais pas les clés. »

« Vous avez dit que vous ne consommiez pas »

La procureure l’interpelle sur la drogue. « C’est ma consommation personnelle », affirme-t-il. « Mais vous avez dit que vous ne consommiez pas », lui rétorque la magistrate. « Non ! » répond-il étonné. Ses « trous de mémoire » et ses sourires en coin ne plaident pas en sa faveur. « Il peut nous dire qu’en plus de sa mission intérimaire, il est livreur Uber Eats mais il faut qu’il arrête de se moquer de nous, lance la procureure. Étant interdit de séjour à Vigneux, il a eu au moins l’intelligence de changer de point de deal. »

La procureure requiert 8 mois de prison et la révocation de son sursis à hauteur de 4 mois. « S’il recommence, c’est Fleury (la prison, NDLR) », alerte-t-elle, demandant aussi une semi-liberté et une interdiction de séjour à Montgeron pendant trois ans.

« On juge des faits, pas une attitude », rappelle l’avocat du prévenu, même si ce dernier ne la cautionne pas. Il regrette que l’acheteur n’ait pas été entendu. Concernant les messages, « on a extrait deux messages pour leur faire dire ce qu’on avait envie de leur faire dire, assure-t-il. Si je prends la totalité des messages, son explication n’est pas farfelue. »

Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet, mais a écarté la récidive faute d’inscription au casier judiciaire. Le sursis n’a donc pas été révoqué. Il l’a aussi condamné à verser 300 euros chacun aux trois policiers victimes.

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Source : https://www.leparisien.fr/essonne-91/arrete-quatre-fois-en-deux-mois-avec-de-la-drogue-il-est-condamne-a-8-mois-de-prison-ferme-19-01-2023-XAFKUSRH5RGSXEXEQMVTQTBJVA.php