Argentine : l’attentat contre Cristina Kirchner prémédité selon la justice

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Publié le 08/09/2022 14:25:49

Les motivations restent encore floues. La petite amie du principal accusé, qui avait brandi une arme contre la vice-présidente argentine, a également été accusée.

Il y aurait eu préméditation. C’est en tout cas la conviction de la justice argentine, concernant l’attentat contre la vice-présidente Cristina Kirchner. La juge chargée de l’enquête a formellement retenu une « planification et une entente préalable » contre l’assaillant et sa compagne, seuls détenus à ce stade.

L’agresseur de 35 ans et sa compagne de 23 ans sont inculpés de tentative d’homicide sur la personne de Cristina Kirchner « avec planification et entente préalable entre eux deux », selon l’acte d’accusation, cité in extenso par plusieurs médias argentins, dont l’agence officielle Telam. Le chef d’inculpation est encore provisoire à ce stade d’enquête préliminaire, mais il atteste la conviction croissante de l’enquête que l’attaque a été préparée.

Fernando André Sabag Montiel, 35 ans, avait été arrêté jeudi soir sur les lieux de l’attentat, alors qu’il venait de pointer un pistolet à un mètre environ de la tête de Cristina Kirchner, au milieu d’une foule de sympathisants auxquels elle se mêlait devant son domicile. Pour une raison non encore confirmée officiellement, le coup n’est pas parti, bien que l’arme ait été chargée et en état de marche, mais apparemment sans balle engagée dans la chambre.

VIDEO. Un attentat manqué à l’arme à feu contre la vice-présidente Cristina Kirchner

Brenda Ulliarte, sa jeune compagne, a été arrêtée dimanche soir dans une gare de Buenos Aires. Dans des interviews à des télévisions dans les 48 heures suivant l’attaque, elle avait assuré ne pas avoir vu son ami depuis deux jours. L’analyse d’images de vidéo surveillance a depuis démontré qu’ils étaient tous deux sur les lieux de l’attentat le soir même, selon des sources judiciaires citées par les médias.

Brenda Uliarte « était présente à proximité du lieu où ils sont arrivés ensemble, et il a été déterminé qu’ils étaient en possession de l’arme à feu saisie avec ses munitions depuis une date antérieure, au moins depuis le 5 août », indique l’acte d’accusation.

D’autres complices ?

Une semaine après l’attentat, les motivations et le profil de l’assaillant de Cristina Kirchner restent flous, même si les enquêteurs ont peu à peu acquis la certitude d’une préméditation, dont l’ampleur et le nombre de participants restent à déterminer.

L’enquête s’intéresse ainsi à un groupe de cinq jeunes, proches du couple. Ils ont été entendus après s’être présentés spontanément à la suite de l’arrestation de Brenda Ulliarte. Leurs téléphones ont été saisis, et leurs échanges des derniers jours analysés.

Selon des photos sur son compte Instagram, Sabag Montiel était porteur de plusieurs tatouages, dont un soleil noir et une croix semblable à la Croix de fer, associés à une symbolique nazie, mais aucun signe de politisation active n’a à ce jour été avéré. Des témoignages de voisins et d’un ami d’adolescence l’ont décrit comme un personnage plutôt en retrait, un « mythomane » ou « marginal », un peu perdu selon cet ami.

Des manifestations massives

L’attaque contre Cristina Kirchner, 69 ans, figure de proue de la gauche péroniste, et toujours influente dans la politique argentine sept ans après son départ de la présidence, a donné lieu à des manifestations. Celles-ci ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes dans un pays en état de choc, où gouvernement et opposition s’accusent mutuellement d’avoir créé un climat de « haine ».

Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/argentine-lattentat-contre-cristina-kirchner-premedite-selon-la-justice-08-09-2022-BHD72PS2P5FTFCI25A55PJB6OM.php