Après le suicide d’un ancien prêtre, il y a des «responsabilités» à établir, estime l’archevêque de Strasbourg

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Publié le 08/01/2023 18:05:28

« Il est clair que (…) il n’en reste pas moins à établir certaines responsabilités pénales au plan de la justice française comme au plan de la justice de l’Église », a dit ce dimanche l’archevêque de Strasbourg.

L’archevêque de Strasbourg, Mgr Luc Ravel, a fait part dimanche de son « étonnement » et de « questions » autour du cas d’un ancien prêtre, condamné en 2013, qui, selon la presse locale, se serait suicidé il y a une semaine et aurait été soupçonné de viol sur une mineure quand il était encore membre de l’Église.

« Je ne peux taire mon étonnement et un certain nombre de questions », notamment sur les « responsabilités pénales et morales de l’Institution dans la connaissance et le traitement de (ce) dossier », écrit l’archevêque de Strasbourg dans un communiqué en réaction à un article paru dimanche dans les Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA).

Le 1er janvier au soir, deux personnes ont été mortellement percutées par un TER dans le Bas-Rhin. Le parquet de Strasbourg avait indiqué lundi qu’il s’agissait probablement d’un homme et de sa mère ayant volontairement mis fin à leurs jours. Selon les DNA, l’homme de 50 ans était un ancien prêtre, renvoyé de l’état clérical après sa condamnation en 2013 à Colmar pour détention et diffusion d’images pédopornographiques.

Une « soudaine mutation » après un possible viol

D’après le journal régional, celui-ci était visé depuis peu par une plainte pour viol sur mineur concernant des faits remontant à 2008 lorsqu’il était aumônier dans un collège privé de Strasbourg. Or en 2009, cet homme avait eu une « soudaine mutation » et était nommé « curé-doyen » dans une paroisse alsacienne, relève Mgr Ravel, devenu archevêque de Strasbourg en 2017 et qui n’a jamais rencontré l’homme concerné.

De son côté, estimant que les informations publiées « entrav (ent) l’enquête qu’(elle) mène depuis plusieurs mois dont aucune plainte n’est à l’origine », la procureure de la République de Strasbourg, Yolande Renzi, a indiqué qu’elle ne souhaitait pas communiquer davantage sur ce dossier.

Elle a néanmoins précisé que d’un point de vue juridique, l’action publique s’éteignait « à l’encontre d’une personne décédée, mais non à l’égard d’autres éventuels co-auteurs ou complices ». « Il est clair que (…) il n’en reste pas moins à établir certaines responsabilités pénales au plan de la justice française comme au plan de la justice de l’Église », a repris Mgr Ravel.

Un archevêché déjà secoué en novembre

En novembre, l’archevêché de Strasbourg a déjà été ébranlé quand son ancien archevêque (2007-2017) Mgr Jean-Pierre Grallet a reconnu avoir eu « des gestes déplacés » envers « une jeune femme majeure » dans les années 1980. Des faits « de nature sexuelle » signalés en janvier 2022 à la justice par Mgr Ravel, pour lesquels une enquête pénale a été ouverte.

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Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/apres-le-suicide-dun-ancien-pretre-il-y-a-des-responsabilites-a-etablir-estime-larcheveque-de-strasbourg-08-01-2023-LKHWGXWGLVH4DM7RNGLMEFZLQI.php