Ain : un chasseur retrouve le crâne d’une disparue sept ans après, sa compagne, soupçonnée du meurtre, déjà emprisonnée

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Publié le 20/04/2023 18:08:45

La suspecte a été maintenue en détention provisoire pour le meurtre présumé de sa compagne. Son comportement après la disparition de la jeune femme de 30 ans en 2016 et ses déclarations avaient alerté les enquêteurs.

La fin d’une longue attente pour les proches de la victime. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Lyon a décidé jeudi le maintien en détention d’une ancienne militaire pour le meurtre présumé de sa compagne, après la découverte du crâne de la victime. Ce dernier a été retrouvé le 19 février par un chasseur, dans un bois situé près d’Ambérieu-en-Bugey (Ain), comme l’a révélé mercredi l’hebdomadaire Marianne.

Des analyses ADN ont confirmé qu’il s’agissait bien de celui d’Anne-Charlotte Poncin, une jeune femme de 30 ans disparue sept ans plus tôt, le 5 janvier 2016, de son domicile à Ambérieux. Un nouvel interrogatoire de sa compagne, déjà soupçonnée, a été réalisé le 13 mars par une juge d’instruction de Bourg-en-Bresse, avant son placement en détention provisoire.

La défense contestait cette mesure, désormais entérinée par la cour d’appel de Lyon. « L’élément nouveau ne démontre absolument pas qu’elle est décédée de manière violente », a plaidé Me Grégoire de Petiville, avocat de la suspecte qui se dit innocente.

Un comportement suspect, des propos ambigus

« Son comportement est plus que suspect, elle a fait des déclarations contradictoires et troublantes. Elle connaissait parfaitement les lieux où a été découvert le crâne. Il faut absolument se donner les moyens de trouver le reste du corps », a plaidé Me Bernard Boulloud pour les parents de la victime constitués partie civile.

« On ne veut pas en rajouter, on veut juste que la vérité soit faite. On veut retrouver notre fille et savoir ce qui s’est passé », a confié le père en sortant de l’ancien palais de justice de Lyon au côté de son épouse disant avoir été menée « en bateau ». En 2016, l’ancienne militaire avait signalé la disparition de sa compagne en affirmant que celle-ci était partie « chercher du travail dans la plaine de l’Ain ». Elle avait participé aux recherches et habité chez les parents de la jeune disparue durant trois mois.

La revente rapide d’une voiture, la restitution du téléphone de la disparue le surlendemain et, surtout, des propos ambigus sur une écoute téléphonique, avaient attiré les soupçons des enquêteurs. Placée en garde à vue en janvier 2022, elle avait finalement affirmé que sa compagne s’était suicidée par médicaments et qu’elle avait transporté le corps « dans la panique », puis l’avait jeté « dans l’eau, d’un pont », sans indiquer le lieu exact.

Elle avait été mise en examen pour « meurtre sur conjoint », incarcérée trois mois avant d’être placée sous contrôle judiciaire, faute d’élément déterminant et en l’absence du corps. La suspecte avait contesté les conditions de son interrogatoire, son avocat déplorant des « pressions ».

Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/ain-un-chasseur-retrouve-le-crane-dune-disparue-sept-ans-apres-sa-compagne-soupconnee-du-meurtre-deja-emprisonnee-20-04-2023-PREE7UY5PJF6TAAKEBINMIQQCQ.php