Afrique du Sud : chasse aux «zama zamas», des mineurs clandestins soupçonnés d’avoir commis un viol collectif

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Publié le 04/08/2022 21:19:38

Connus sous le nom de « zama zamas », ces mineurs sont en majorité des migrants en situation irrégulière dans le pays. Ils auraient violé huit femmes à l’ouest de Johannesburg la semaine dernière.

Armés de machettes et de marteaux, des foules d’habitants du township de Kagiso, à Krugersdorp (Afrique du Sud), ont poursuivi des mineurs dans les vieilles mines disséminées dans les environs de la capitale économique. En colère, la population a ainsi pourchassé ces clandestins, les « zama zamas », et a fermé des puits informels et incendié des maisons après le viol collectif de huit femmes à l’ouest de Johannesburg la semaine dernière.

Les journalistes de l’AFP présents sur les lieux ont vu des habitants mettre le feu à une maison appartenant à un présumé chef de gang. Des images de la télévision locale ont aussi montré des manifestants utilisant des rochers pour sceller des puits improvisés dans un quartier de Kagiso connu sous le nom de Soul City.

Des viols en plein tournage d’un clip

Le 28 juillet, un gang d’hommes armés s’était introduit sur le tournage d’un clip vidéo et avait violé huit jeunes femmes qui faisaient partie du casting, près de Krugersdorp, une petite ville à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Johannesburg.

Des dizaines de mineurs clandestins ont été arrêtées depuis et font l’objet de poursuites au motif qu’ils sont entrés illégalement dans le pays et possèdent des biens volés - mais pas directement en relation avec le viol collectif. « Les zama zamas doivent partir, ils attaquent nos sœurs », a déclaré à l’AFP Daniel Nzuma, un manifestant de 39 ans, estimant que la police « a échoué » à rétablir l’ordre.

Lundi, le président Cyril Ramaphosa a décrit ces « horribles actes de brutalité » comme « un affront au droit des femmes et des jeunes filles », estimant que « les violeurs n’ont pas leur place dans notre société ». Plus de 80 personnes ont comparu lundi devant un tribunal sud-africain après le viol collectif, sans pour autant être poursuivi pour des faits précis.

Exploitation de mines d’or

La capitale économique d’Afrique du Sud, Johannesburg qui compte environ six millions d’habitants, est construite autour de terrils montagneux et de fosses caverneuses laissés par plusieurs générations de sociétés minières venues exploiter les sols depuis la ruée vers l’or des années 1 880.

Aujourd’hui, des gangs armés de mineurs informels se battent pour le contrôle des puits abandonnés afin d’exploiter ce qu’il reste d’or dans la région. Leur présence suscite la peur et un ressentiment croissants sur fond de grande pauvreté et de crise économique.

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Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/afrique-du-sud-chasse-aux-zama-zamas-des-mineurs-clandestins-soupconnes-davoir-commis-un-viol-collectif-04-08-2022-RXGO47ZAZZGPPOVSOCGIRO6UCE.php