Afrique du Sud. Ce que l'on sait de la mort mystérieuse de 22 jeunes dans un bar de nuit

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Publié le 27/06/2022 00:01:40

Vingt-deux jeunes ont été retrouvés morts dimanche 26 juin 2022, dans un bar de nuit d'un quartier défavorisé d’East London, en Afrique du Sud. L'absence de blessure apparente sur leurs corps fait planer le mystère sur ce décès de masse. Voici ce que l'on sait.

Les cadavres de 17 jeunes ont été découverts dimanche 26 juin 2022 dans un bar de nuit d’un quartier défavorisé d’East London, en Afrique du Sud. Cinq autres sont ensuite morts à l'hôpital. La cause de ce décès de masse reste un mystère. On fait le point.

Les corps sans vie de 17 jeunes ont été découvertes aux premières heures du jour à Enyobeni Tavern, un bar de fortune du township de Scenery Park, de East London. Sixième ville la plus peuplée du pays, East London est située dans la province du Cap oriental, sur la cote du sud-est de l'Afrique du Sud.

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De nombreux débits de boissons clandestins - surnommés « shebeens » ou « taverns » - sont autorisés ou tolérés dans les townships des grandes villes sud-africaines, ces quartiers défavorisés autrefois réservés aux non-blancs avant la fin de l’apartheid. Mais la réglementation sur l’âge légal pour la consommation d’alcool n’y est pas toujours appliquée.

De hauts responsables du gouvernement se sont rapidement rendus sur les lieux, dont le ministre de la Police nationale, Bheki Cele. Le président Cyril Ramaphosa, qui se trouve en Allemagne pour assister au sommet du G7, a présenté ses condoléances aux familles endeuillées. Il s’est dit préoccupé par « les circonstances dans lesquelles ces jeunes se sont réunis dans un lieu qui, à première vue, n’aurait pas du être accessibles à des mineurs ».

L’agence régionale chargée de délivrer des licences autorisant la vente d’alcool a indiqué qu’elle envisageait de porter plainte contre le propriétaire du bar pour infraction « flagrante » à la loi interdisant la vente d’alcool aux moins de 18 ans.

Les victimes sont des jeunes âgés de 13 à 20 ans. Treize garçons et huit filles. « Ils sont assez jeunes. Quand on vous dit qu’ils ont 13 ans, 14 ans et que vous y allez (à la morgue) et que vous les voyez. Ça casse », a déclaré Bheki Cele après avoir fondu en larmes en sortant de la morgue où les corps ont été déposés.

Cinq autres jeunes qui se trouvaient dans cet établissement sont ensuite décédés à l’hôpital, selon des autorités locales.

Près de la morgue, un couple qui a perdu sa fille de 17 ans, a confié sa détresse. « Notre enfant était là, elle est décédée là. Cette enfant, nous ne pensions pas qu’elle allait mourir de cette façon, c’était une enfant humble, respectueuse », dit sa mère, Ntombizonke Mgangala, se tenant à côté de son mari.

Une foule de personnes, incluant des parents dont les enfants sont portés disparus, s’était rassemblée dimanche devant le bar situé dans un quartier résidentiel pendant que des véhicules mortuaires emmenaient les victimes.

« C’est incroyable, c’est incompréhensible, perdre ainsi vingt jeunes gens », a lâché sous le choc le chef du gouvernement de la province du Cap oriental, Oscar Mabuyane, sur les lieux de la tragédie.

Le mystère demeure autour de la mort de ces jeunes. L'alerte a été donnée vers 4 h du matin. Mais plus tôt dans la nuit, des jeunes se seraient précipités pour s’engouffrer dans le bar qui était déjà plein à craquer, évoquant une bousculade. Le propriétaire du bar, Siyakhangela Ndevu, a affirmé avoir été appelé sur les lieux après 1 h du matin (23 h GMT) car il y avait « trop de monde ». « Certains voulaient sortir et d’autres… voulaient entrer de force », a-t-il déclaré devant les journalistes.

Arrivé sur les lieux à l’aube, Unathi Binqose, responsable du gouvernement chargé de la sécurité, a estimé que les victimes étaient vraisemblablement des élèves qui célébraient la fin de l’année scolaire. Excluant une bousculade comme cause du décès, Unathi Binqose a révélé : « Il n’y a pas de blessures ouvertes visibles ».

Selon le journal local DispatchLive, « les corps étaient éparpillés, en travers des tables, sur des chaises et au sol », sans « aucun signe apparent de blessure ». Des bouteilles d’alcool vides, des perruques et même un ruban violet pastel où est écrit « Joyeux anniversaire » jonchaient la rue poussiéreuse à l’extérieur de la taverne à deux étages Enyobeni.

Des autopsies et des examens toxicologiques sont toujours en cours pour établir la présence ou non de traces de drogue ou d’empoisonnement.

Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/monde/afrique-du-sud/afrique-du-sud-ce-que-l-on-sait-de-la-mort-mysterieuse-de-22-jeunes-dans-un-bar-de-nuit-4ba53474-a834-4e6e-8196-446da552572f