Affaire Troadec. Indemnités aux victimes : Hubert Caouissin fait appel

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Publié le 20/07/2021 20:44:02

Condamné à 30 ans de prison, le 7 juillet, devant la cour d’assises de Loire-Atlantique, Hubert Caouissin a fait appel de l’arrêt fixant les indemnisations des victimes.

Il n’avait pas fait appel et ne devait pas le faire. Le 7 juillet dernier, alors qu’il était condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour le quadruple meurtre de sa belle famille en 2017, Hubert Caouissin avait fait savoir qu’il ne souhaitait pas faire appel et ses avocats avaient salué la décision rendue par la cour d’assises de Loire-Atlantique, « un procès juste et équitable ».

Mais peut-être fallait-il ne l’entendre que pour la partie pénale. Car ce mardi 20 juillet, un de ses avocats, Me Patrick Larvor, a indiqué que son client allait faire appel au sujet des indemnités à verser aux familles, « qu’il trouve trop importantes ».

Pas plus de commentaires de la part de l’avocat. Un appel interjeté probablement en fin de semaine dernière, alors que le délai pour le faire courait pour une dizaine de jours depuis le verdict, soit jusqu’au 17 juillet.

Ce choix a aussitôt fait réagir l’avocate de la famille de Brigitte Troadec, une des victimes. Selon, Me Cécile de Oliveira, « la famille de Brigitte apprend avec consternation qu’Hubert Caouissin a fait appel de l’arrêt civil qui fixe l’indemnisation de leur préjudice ».

Hubert Caouissin, 50 ans, a été condamné pour avoir tué à coups de pied de biche son beau-frère Pascal Troadec, l’épouse de celui-ci, Brigitte Troadec et leurs enfants Sébastien 21 ans et Charlotte 18 ans, en février 2017. Il avait ensuite démembré, éviscéré et brûlé les corps de ses victimes, auxquelles il reprochait le vol d’un hypothétique trésor de lingots d’or.

Me de Oliveira qui a ajouté « la prolongation discrète et cruelle de cette procédure, choisie par Hubert Caouissin, signe ce que les parties civiles pensent d’Hubert Caouissin et de sa profonde motivation : le calcul et l’argent ».

L’argent qui aura été une question omniprésente dans les propos d’Hubert Caouissin tout au long de son procès et de celui son épouse. Lui, qui disait ressentir le besoin de thésauriser avec son salaire de 3 500 €, était devenu propriétaire de deux maisons et avait mis de côté un pactole de 100 000 €, ce qu’il avait caché à sa femme.

Une obsession pécuniaire qui était aussi apparue lorsqu’il avait évoqué ses économies, « qu’il ne plaçait jamais par hasard ». Il suivait assidûment l’évolution de ses avoirs en bourse et analysait la santé des entreprises dans lesquelles il investissait, déclarant « une action, avant de l’acheter je la désire » et quand « je l’acquiers, je me sens plus léger et ça me procure beaucoup d’émotion ».

Le ministère public avait requis la réclusion criminelle à perpétuité, assorti d’une peine de sûreté de 22 ans. Après deux semaines de procès, la cour d’assises de Loire-Atlantique avait retenu l’altération du discernement, lui faisant bénéficier d’une atténuation de peine.

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Source : https://www.ouest-france.fr/faits-divers/affaire-troadec/affaire-troadec-indemnites-aux-victimes-hubert-caouissin-fait-appel-885ae752-e970-11eb-89e6-1dd7ac0e3ad2