Affaire Thierry Solère : la belle-mère du député et le cabinet Deloitte mis en examen

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Publié le 03/05/2022 19:11:09

Le député des Hauts-de-Seine Thierry Solère, proche d’Emmanuel Macron, est mis en examen par le parquet de Nanterre pour treize chefs, dont « fraude fiscale », « emploi fictif » et « financement illicite de dépenses électorales ». Sa belle-mère, également mise en examen, a-t-on appris ce mardi 3 mai 2022, est soupçonnée d’avoir occupé un emploi fictif à l’Assemblée nationale pendant 14 mois.

La belle-mère du député Thierry Solère (LREM) et le cabinet Deloitte ont récemment été mis en examen dans le cadre d’une enquête, à Nanterre, visant ce proche conseiller d’Emmanuel Macron, a indiqué ce mardi 3 mai 2022 une source proche du dossier à l’AFP.

Sa belle-mère a été mise en examen le 30 mars pour « recel de détournement de fonds publics », a précisé la source proche, confirmant des informations de Mediapart. Elle est soupçonnée d’avoir occupé un emploi fictif à l’Assemblée nationale pendant quatorze mois, entre 2015 et 2016.

Le cabinet Deloitte, qui a employé Thierry Solère entre 2011 et 2012 en lui versant 20 000 € d’honoraires, a été mis en examen le 1er avril pour « trafic d’influence actif ». Une mise en examen « totalement infondée » selon le cabinet d’audit et de conseil, contacté par l’AFP, qui a annoncé déposer une requête en nullité « dans les prochains jours ».

La femme de Thierry Solère, qui a été sa collaboratrice parlementaire entre 2012 et 2017, a été placée sous le statut de témoin assisté, moins incriminant que celui de mis en examen. Contacté par l’AFP, Thierry Solère, actuel conseiller politique du président, a dénoncé la poursuite d’une « cavalerie judiciaire ».

Ces nouvelles poursuites s’inscrivent dans le cadre d’une information judiciaire ouverte à Nanterre en 2019, où l’élu, âgé de 50 ans, est mis en examen pour treize chefs, dont « fraude fiscale », « emploi fictif » et « financement illicite de dépenses électorales ».

Les dernières mises en examen à son encontre ont été prononcées le 31 janvier, notamment pour « trafic d’influence passif ». Il est soupçonné d’avoir « usé de son influence en vue de faire obtenir des marchés » à des sociétés immobilières entre 2007 et 2017 et à une société de conseil, entre 2011 et 2012, d’après le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine), interrogé en janvier.

Il a aussi été mis en examen pour manquements aux obligations déclaratives à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).

Les enquêteurs le soupçonnant, entre autres, d’avoir omis de déclarer, en 2014, « une partie substantielle de ses intérêts, notamment au titre de ses activités de consultant dans la période précédant son élection ».

Thierry Solère a transmis ce mardi à l’AFP un courrier de la HATPV expliquant que la liste de « l’intégralité des clients » d’un consultant n’était pas un élément obligatoire à fournir – ce qui le dédouanerait selon lui. Concernant les nouvelles mises en examen, Thierry Solère a assuré que sa belle-mère lui rendait des « rapports d’activité hebdomadaires » par e-mail.

Au sujet du cabinet Deloitte, l’ancien vice-président du conseil départemental des Hauts-de-Seine a balayé le soupçon d’un « trafic d’influence actif », assurant que son contrat « excluait tout travail dans les Hauts-de-Seine » et qu’il n’était alors qu’un « simple conseiller municipal d’opposition à Boulogne-Billancourt ».

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Source : https://www.ouest-france.fr/societe/justice/affaire-thierry-solere-la-belle-mere-du-depute-et-le-cabinet-deloitte-mis-en-examen-18620e7c-cb00-11ec-b8ac-24494cad7a04