Affaire Mia : les juges de Nancy se dessaissisent au profit du pôle antiterroriste de Paris

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Publié le 09/06/2022 13:48:40

Pour le procureur de la République de Nancy, l’enlèvement l’an passé de Mia, 8 ans, fait « partie intégrante du plan d’actions violentes du groupuscule d’ultra droite visant l’État et ses représentations ».

C’est désormais le pôle antiterroriste du tribunal judiciaire de Paris qui va s’occuper de l’enlèvement de la petite Mia, en avril 2021 dans les Vosges. Le parquet de Nancy (Meurthe-et-Moselle) a annoncé ce jeudi que la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) se dessaisissait de l’affaire «en concertation avec le parquet national antiterroriste ». « Il est en effet apparu (...) que ces agissements faisaient partie intégrante du plan d’actions violentes du groupuscule d’ultra droite baptisé DW Renversement visant l’État et ses représentations », a précisé le procureur de la République, François Pérain, dans un communiqué.

A sa tête du groupuscule, Rémy Daillet, aujourd’hui âgé de 55 ans, avait été mis en examen le 22 octobre pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle »: il est soupçonné d’être « le cerveau » d’un groupe d’ultra-droite (DW Renversement) projetant des actions violentes et un « coup d’Etat » contre le gouvernement.

Mia, huit ans, avait été enlevée le 13 avril 2021 par sa mère aidée de trois hommes aux Poulières, un village des Vosges, où la petite vivait chez sa grand-mère. « L’opération de type militaire avait été extrêmement bien préparée », avait déclaré le magistrat nancéen le 18 avril 2021.

«L’Etat parle d’un enlèvement d’enfant. Alors qu’il s’agit de la restitution»

Lola Montemaggi, 28 ans, avait été interpellée le 18 avril à Sainte-Croix, en Suisse, où elle se trouvait en compagnie de sa fille. La jeune femme n’avait plus la garde de sa fille et n’avait plus le droit de la voir seule. Elle avait rejoint le mouvement des Gilets jaunes, puis des antivax et peu à peu elle a rencontré des conspirationnistes obsédés par les placements d’enfants.

A leur tête, Rémy Daillet-Wiedemann (DW), né en 1966, une figure de la sphère complotiste, réfugié en Malaisie. Dans un entretien qu’il avait accordé au Parisien-Aujourd’hui en France, il expliquait: « L’Etat parle d’un enlèvement d’enfant. Alors qu’il s’agit, au contraire, de la restitution d’un enfant à sa maman à la demande de cette dernière. Pour ma part, je n’ai pas eu de contact direct avec la maman de Mia, mais il est vrai que j’encourage vivement la restitution de tous les enfants kidnappés en France, c’est-à-dire placés de façon indue, en violation du droit. Il y en a, paraît-il, 57 000 chaque année. Donc, l’Etat kidnappe, puis nous accuse, nous, de commettre des enlèvements d’enfants. »

Rémy Daillet avait ensuite été inculpé et écroué mi-juin notamment pour complicité d’enlèvement d’un mineur de 15 ans en bande organisée et association de malfaiteur en vue de commettre le crime d’enlèvement de mineur de quinze ans en bande organisée. Au total, onze personnes ont été mises en examen dans cette affaire. Quant à Lola Montemaggi, elle avait et mise en examen pour « enlèvement de mineur de 15 ans en bande organisée » et « soustraction de mineur par ascendant hors du territoire de la République ».

Elle a été mise en examen pour « enlèvement de mineur de 15 ans en bande organisée » et « soustraction de mineur par ascendant hors du territoire de la République » et remise en liberté sous contrôle judiciaire. Au total, onze personnes ont été mises en examen dans cette affaire, plusieurs d’entre elles étant placées en détention provisoire.

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