Affaire Bismuth : Nicolas Sarkozy veut « discréditer une décision de justice », déplore le président de la cour d’appel

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Publié le 19/05/2023 16:13:10

Après sa condamnation dans l’« affaire Bismuth », l’ancien président de la République a mis en cause l’impartialité de la magistrate qui l’a jugé. Une attaque qui a conduit à une rare réaction du président de la cour d’appel de Paris ce vendredi.

Il avait dénoncé un « combat politique » dans les colonnes du Figaro. Le premier président de la cour d’appel de Paris a regretté vendredi une « mise en cause personnelle » par Nicolas Sarkozy de la présidente de cour qui l’a jugé en appel dans l’affaire des écoutes. L’ex-chef de l’État a été condamné mercredi en appel dans cette affaire à la sanction inédite de trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme à purger sous bracelet électronique, pour corruption et trafic d’influence, une première pour un ancien président.

Dans un entretien jeudi au Figaro où il clamait à nouveau son « innocence », l’ancien président de la République, qui a formé un pourvoi en cassation, affirmait que « certains magistrats sont dans un combat politique ». « La présidente de la chambre qui m’a condamné s’en est prise à moi nominativement en 2009 dans un article du journal Le Monde. N’aurait-elle pas dû se déporter, plutôt que de juger un homme qu’elle avait publiquement mis en cause de manière aussi véhémente ? », disait-il notamment dans cet entretien à propos de Sophie Clément, la présidente de la cour, avant de s’en prendre ensuite à d’autres magistrats dans d’autres affaires le concernant.

« Mise en cause personnelle »

Dans un communiqué transmis à la presse, le premier président de la cour d’appel de Paris, Jacques Boulard, « déplore la mise en cause personnelle d’une magistrate, par la reprise d’observations qu’elle a formulées, il y a près de 15 ans, sur un projet de réforme, pour discréditer une décision de justice rendue collégialement, après des débats contradictoires ».

« Comme l’a récemment rappelé le Conseil supérieur de la magistrature », écrit-il aussi, « dans un État de droit démocratique, la critique d’une décision de justice ne doit en aucun cas s’exprimer par la mise en cause personnelle du magistrat auteur de la décision ».

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