Affaire Benalla. L’ex-collaborateur de l’Elysée fixé sur son sort ce vendredi

logo Ouest France illustration Affaire Benalla. L’ex-collaborateur de l’Elysée fixé sur son sort ce vendredi

Publié le 05/11/2021 06:00:04

Le tribunal correctionnel de Paris rend son jugement au procès de l’ancien chargé de mission de l’Élysée, poursuivi pour violences en réunion en marge de la fête du Travail de 2018, immixtion dans la fonction de policier, port d’arme sans autorisation et utilisation frauduleuse de passeports diplomatiques. Le parquet avait requis notamment 18 mois d’emprisonnement avec sursis à son encontre.

Le tribunal correctionnel de Paris rend ce vendredi 5 novembre son jugement au procès d’Alexandre Benalla, ancien chargé de mission de l’Élysée. « Je ne suis pas un ange, je ne fais pas les choses dans les règles […] est-ce que ça fait de moi un délinquant ? » Dans ses derniers mots au tribunal, le 1er octobre, Alexandre Benalla avait insisté : « J’ai toujours voulu bien faire, cette journée du 1er mai 2018, j’ai eu une volonté de rendre service, d’être au service (mais) je ne me suis jamais servi », a-t-il assuré, reconnaissant finalement, à l’issue de trois semaines de procès, une « erreur de jugement ».

L’ancien chargé de mission de l’Élysée avait néanmoins martelé durant toute l’audience la « légitimité de son action » en marge du cortège de la fête du Travail. Des images le montrant s’en prenant à un couple place de la Contrescarpe (Ve arrondissement) à l’issue de la journée de manifestation émaillée de violences avaient provoqué une tempête politique.

Celui qui était observateur aux côtés des forces de l’ordre ce 1er mai 2018 a répété au tribunal « avoir aidé par réflexe à interpeller des personnes qui venaient d’agresser des policiers […]. » Il a toujours « contesté avoir porté des coups volontaires », concédant seulement des « gestes techniques mal réalisés pour maîtriser » les personnes interpellées. « Je suis un citoyen qui voit des délits et qui réagit », avait souligné Alexandre Benalla, qui comparaissait avec Vincent Crase, ex-employé d’En Marche !, notamment pour violences volontaires en réunion et immixtion sans titre dans l’exercice d’une fonction publique.

L’ex-collaborateur d’Emmanuel Macron était poursuivi aussi pour utilisation frauduleuse, qu’il a reconnue, de passeports diplomatiques utilisés après son limogeage de l’Élysée le 20 juillet 2018. Et devait répondre encore de port d’arme non autorisé sur la base d’une photo où il exhibe un pistolet en 2017 dans un restaurant de Poitiers. Ce qu’il a contesté à l’audience.

Appelant le tribunal à écarter les « commentaires » et à « s’attacher aux faits », le ministère public a soutenu qu’Alexandre Benalla et Vincent Crase avaient « agi avec des policiers, comme des policiers et parfois à la place des policiers » le 1er mai 2018, à Paris. Selon le parquet, les deux hommes ont commis des « violences illégitimes » sur quatre personnes dans le Quartier latin.

Le ministère public a requis 18 mois d’emprisonnement avec sursis à l’encontre d’Alexandre Benalla, ainsi que 500 € d’amende, cinq ans d’interdiction de toute fonction publique et dix ans d’interdiction de port d’arme. Il a aussi demandé un an de prison avec sursis pour Vincent Crase. L’accusation a réclamé enfin deux et quatre mois de prison avec sursis pour deux policiers de la préfecture de police de Paris, jugés pour avoir transmis des images de vidéosurveillance à Alexandre Benalla, dans le but de l’aider à se défendre.

La défense d’Alexandre Benalla avait demandé au tribunal, au dernier jour du procès, de se « départir » du « raz-de-marée médiatique » qui a entraîné « excès et dérives ». Elle a plaidé la relaxe pour toutes les poursuites à l’exception de l’utilisation des passeports diplomatiques. Soutenant toujours qu’Alexandre Benalla n’avait pas commis de violences le jour de la fête du Travail, au Jardin des plantes et sur la place de la Contrescarpe, mais qu’il avait « aidé à l’interpellation » d’individus en « flagrant délit », comme la loi l’autorise.

Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/politique/affaire-benalla/affaire-benalla-l-ex-collaborateur-de-l-elysee-fixe-sur-son-sort-ce-vendredi-b702e670-3d4b-11ec-92e8-139c9a2b5bb0