Publié le 09/11/2022 16:30:12
Les experts belges en charge du rapport n’ont pas modifié leur conclusion qui tendait à une responsabilité des gendarmes ayant interpellé l’homme de 24 ans à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) en 2016.
Six ans après le décès d’Adama Traoré, en 2016, après son interpellation à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise), l’instruction de l’affaire Traoré n’est toujours pas bouclée. Les experts belges mandatés par la justice pour effectuer une dixième expertise médicale sur les circonstances de la mort d’Adama Traoré ont rendu leurs conclusions, a appris Le Parisien ce mercredi.
Dans ce document que Le Parisien a pu consulter, les experts concluent au fait que « les nouvelles auditions et les documents médicaux établis par la médecine du travail ne modifient pas (...) le rapport d’expertise collégiale précédent ». Ils insistent par ailleurs sur le fait que les éléments issus des auditions menées et portées à leur connaissance dans le cadre de cette nouvelle expertise « renforcent même » leur « conviction » sur les circonstances du décès.
Les gendarmes mis en cause
Les experts belges avaient dans leur première expertise (la neuvième dans cette affaire) estimé que le décès était dû à un « coup de chaleur », en raison de la canicule, qui n’aurait toutefois « probablement » pas été mortel sans son interpellation sous le poids des trois gendarmes.
Mais après ça de nouveaux éléments sont parvenus aux juges. Les enquêteurs avaient entendu en mars 2021 un homme dont le témoignage était souhaité depuis le début. Il s’était interposé au moment où les gendarmes tentaient une première fois d’interpeller Adama Traoré. Il l’avait alors trouvé essoufflé. « C’est comme si son corps ne réagissait pas. […] Pour moi, il était dans un état qui n’est pas habituel, il ne parlait pas », a raconté ce témoin.
Quatre experts belges avaient été sollicités pour rendre un complément à l’expertise judiciaire qu’ils avaient rendu en janvier 2021. Ils auraient dû rendre leurs conclusions fin août de la même année, sauf que l’un d’entre eux était décédé entre-temps. Les juges avaient ainsi nommé un autre médecin belge pour le remplacer.
La famille d’Adama Traoré avait notamment demandé l’ajout au dossier d’un arrêt maladie d’Adama Traoré daté de 2014, qui soulignait le fait que l’homme, âgé de 24 ans au moment de sa mort, était facilement essoufflé. Les experts ont pris en compte cette nouvelle pièce, mais déclarent qu’elle « n’apporte pas d’élément de nature à modifier les conclusions du rapport d’expertise ».
Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/affaire-adama-traore-une-dixieme-expertise-aux-conclusions-identiques-09-11-2022-QC35BJWDNZBDVEFUKC7TM4GK2E.php