Abus dans l’église : Éric de Moulins-Beaufort confirme la création d’un comité de suivi

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Publié le 09/11/2022 08:37:09

Le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort s’est exprimé ce matin sur RTL à propos des violences sexuelles dans l’église. Il a notamment évoqué l’affaire Santier et les révélations du cardinal Ricard.

L’église semble poursuivre son « chemin de vérité ». Interrogé ce matin sur la radio RTL, le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, est revenu sur les affaires de violences sexuelles qui ont de nouveau ressurgi au sein de l’institution. Une prise de parole qui intervient après la révélation, lors de la conférence des évêques de France, de la mise en cause de onze évêques dans des affaires ayant trait aux violences sexuelles.

Lors de cette interview, le président de la Conférence des évêques de France (CEF) a confirmé la constitution d’un comité de suivi avec à sa tête une « personne laïque extérieure », comme annoncé le 8 novembre dernier.

Interrogé sur les « faits répréhensibles » dont le cardinal Jean-Pierre Ricard a fait l’aveu dans une lettre lue lors de la conférence des évêques, Mgr Éric de Moulins-Beaufort a répondu qu’il n’en savait « pas plus » et ignorait si cette affaire pouvait renfermer plusieurs victimes. Précisons que l’archevêque émérite aurait reconnu auprès de l’évêque de Nice avoir « embrassé » la jeune fille, selon le parquet qui a ouvert une enquête préliminaire pour « agression sexuelle aggravée ».

Interrogé sur le fait que l’église a été prévenue au mois de février de ces accusations, alors que le cardinal Ricard recevait une nouvelle mission, et n’a révélé les faits que huit mois plus tard, Mgr Éric de Moulins-Beaufort a invoqué l’ancienneté des faits, qui remontent à 35 ans. « Il n’y avait pas la même urgence que si les fais s’étaient passés hier. Si tel était le cas nous aurions prévenu la justice immédiatement », a commenté le président de la Conférence des évêques de France.

Concernant l’affaire Santier, ancien archevêque de Crétéil sous le coup de mesures disciplinaires pour des faits « voyeurisme » et d’abus spirituel, Mgr Éric de Moulins-Beaufort a reconnu que du chemin reste à parcourir. « Nous comprenons de mieux en mieux ce qui est en jeu dans ces affaires […] Depuis 2016, tous les acteurs, police, justice, église, savent que le trouble des victimes est durable ».

Concernant l’affaire Santier, « Nous l’avons connu au printemps 2019, la chose a été traitée, il a été sanctionné, les choses ne sont pas restées impunies », s’est défendu le président de la CEF.

Malheureusement, les sanctions entourant l’ancien évêque de Luçon (Vendée) et de Créteil (Val-de-Marne), passé dans la Manche, sont longtemps été tues. « Cette affaire Santier a été traitée un peu trop entre-soi », a avoué Mgr Éric de Moulins-Beaufort. « Nous devons progresser, c’est certain. Nous allons constituer un comité de suivi avec une personne laïque extérieure », a ajouté le président de la Conférence des Evêques sur RTL. « Nous découvrons des affaires et apprenons à les traiter avec davantage de rigueur et d’efficacité. C’est douloureux mais nécessaire », a-t-il renchéri avant d’inviter les personnes à « faire comme le cardinal Ricard et venir parler d’elles-mêmes ».

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Source : https://www.ouest-france.fr/faits-divers/violence-sexuelle/abus-dans-l-eglise-eric-de-moulins-beaufort-confirme-la-creation-d-un-comite-de-suivi-5b099176-5ff9-11ed-8153-075575826619