Publié le 06/05/2022 19:31:58
Agora Justice, association d’aide à l’accès au droit basée à Quimper (Finistère), a lancé, en janvier 2022, un groupe de parole à destination des femmes victimes de violences conjugales. Un moyen pour elles de partager leur vécu, de se soutenir mutuellement et « d’amorcer un processus de changement ».
Le constat est édifiant : « Au cours des 260 jours par an d’ouverture » de l’association Agora Justice, cette dernière « reçoit 285 femmes victimes de violences conjugales, soit plus d’une par jour ».
Cet état de fait est dressé par Gwenaëlle Sparosvitch-Grandil, directrice d’Agora Justice, installée à Quimper (Finistère), qui a vocation à accompagner des personnes concernées par une procédure pénale, victimes comme auteurs.
« Ces derniers temps, on s’est rendu compte qu’on reçoit beaucoup de cas de violences conjugales et de violence intrafamiliale, car elles ont été révélées » par plusieurs facteurs, notamment la « libération de la parole des femmes » et les « confinements » liés au Covid-19, analyse Lætitia Firquet, psychologue au sein d’Agora Justice, spécialisée dans l’accompagnement des victimes.
Depuis janvier 2022, l’association accueille désormais dans ses murs un groupe de parole destiné aux femmes victimes de violences intrafamiliales. Un « outil supplémentaire au bénéfice des femmes », résume la directrice d’Agora Justice.
Il s’agit de « faire prendre conscience à ces femmes de la situation anormale qu’elles vivent, qu’elles deviennent actrices de leurs solutions. » Mais aussi d’« amorcer avec elles un processus de changement, avec notre appui ».
Pour le moment, Lætitia Firquet réunit et encadre l’unique groupe « une à deux fois par mois » dans les locaux de l’association, mais la psychologue évoque déjà la possibilité de créer un deuxième groupe en parallèle, voire un troisième.
Et déjà, en quelques séances seulement, « une cohésion et une solidarité se sont créées tout de suite » au sein de cette petite communauté.
Car un groupe de parole « permet de sortir de l’isolement, de créer du lien social. Parce que quand on est victime de violences conjugales, on a tendance à ne pas parler à ses proches, on a honte », considère Lætitia Firquet.
« Les personnes victimes de violences conjugales ont le point commun d’avoir un manque d’estime de soi, de se dévaloriser. » Et lorsqu’on subit les coups et les insultes, « on n’a pas le même référentiel » sur ce qui est normal ou pas, ce qui dépasse les limites ou pas. « On ne s’indigne pas des mêmes choses. » Entendre d’autresfemmes parler de leur parcours et de leur vécu « permet un processus d’identification ».
Les personnes extérieures à l’association peuvent prendre contact pour participer à un groupe, avec entretien préalable avec la psychologue. L’accueil est gratuit et confidentiel.
Renseignements : Agora Justice, 29, rue du Palais ; 0298520868 ou contact@agorajustice.fr
Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/bretagne/quimper-29000/a-quimper-agora-justice-reunit-des-femmes-victimes-de-violences-lors-d-un-groupe-de-parole-30053b1a-c7bf-11ec-b486-9552f9f8b4a2