A Marseille, les violences au quartier du Kalliste poussent des familles à la rue, des enquêtes judiciaires ouvertes

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Publié le 04/05/2022 13:46:58

La préfecture des Bouches-du-Rhône annonce l’ouverture de plusieurs enquêtes judiciaires après les violences et les dégradations perpétrées depuis plusieurs jours dans ce quartier du XVe arrondissement marseillais. Traumatisées, certaines familles refusent de revenir.

Dormir loin de chez soi pour dormir plus paisiblement. Lundi soir, des habitants de la barre G du quartier marseillais du Kalliste (Bouches-du-Rhône) ont fui pour dormir dans un gymnase. Depuis plusieurs jours, des individus ont été jusqu’à pénétrer dans leurs logements, donnant aux familles le sentiment d’avoir atteint un point de non-retour. En conséquence, cinq d’entre elles, « affectées par ces événements, n’ont pas voulu réintégrer leurs logements », indique ce mercredi la préfecture des Bouches-du-Rhône.

Coups de feu, tentative d’incendie, squat… Les tensions ont atteint un niveau alarmant dans ce secteur du XVe arrondissement de Marseille au cours du week-end. « Des rixes ont éclaté samedi soir entre deux groupes de la communauté nigériane : les individus se sont affrontés à coups de machette et de barre de fer », indiquent ainsi nos confrères de BFMTV Marseille Provence, selon lesquels « plusieurs coups de feu ont été entendus et deux personnes ont été blessées ».

Près d’un tiers des logements squattés

« Ces événements ont fait l’objet d’une intervention immédiate des forces de l’ordre samedi et d’une sécurisation renforcée des lieux depuis », indique la préfecture dans un communiqué. Celle-ci précise que des « enquêtes judiciaires ont par ailleurs été ouvertes », sans faire état toutefois d’une ou plusieurs éventuelles interpellations.

Le squat, lui, gangrène la barre d’immeuble. « Sur les 129 logements du bâtiment G, qui ne sont pas tous loués, 42 sont squattés », admet la préfecture. Au cours du week-end, Nassra a dû recueillir ses parents et ses petites sœurs qui résident au rez-de-chaussée de l’immeuble. « Une voisine les prévient que des membres de l’un des groupes essaient de pénétrer dans leur appartement. Une heure après, elle nous appelle pour nous dire que l’appartement est en train de prendre feu, raconte la jeune femme au micro de BFM Marseille Provence. Ils ont tout pris. Toutes nos affaires, ils les ont prises. »

Le retour des habitants ne saurait être qu’une solution provisoire. « L’objectif est de démolir entièrement le bâtiment G dès que les conditions techniques opérationnelles et juridiques seront réunies, dans le cadre du programme de rénovation urbaine financé par l’ANRU (agence nationale pour la rénovation urbaine) ». Réunir les conditions propices à cette démolition semble, dans ce contexte, une mission de taille à elle seule.

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Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/a-marseille-les-violences-au-quartier-du-kalliste-poussent-des-familles-a-la-rue-plusieurs-enquetes-judiciaires-ouvertes-04-05-2022-ZIKI473SM5CATCKUVBY4CXZ4YY.php