Publié le 15/11/2021 21:12:12
Trois journées de recherches et une importante mobilisation de gendarmes et de bénévoles n’ont pas permis, ce lundi 15 novembre, de retrouver deux parachutistes portés disparus.
Samedi matin, les deux sportifs avaient effectué dans le sud de La Réunion un saut à 6 000 mètres d’altitude depuis un hélicoptère. « Personne ne sait ce qui s’est passé, observe le lieutenant Stéphane Narbaud, responsable du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM), qui dirige les opérations pour retrouver les deux hommes. C’est assez incompréhensible. »
Leur voile s’est-elle ouverte ? Les deux parachutistes ont-ils percuté le sol à trop grande vitesse ? Sont-ils piégés dans l’épaisse forêt tropicale ou accrochés une abrupte paroi rocheuse ? Ces questions restent sans réponse. Et il est impossible de les géolocaliser avec des téléphones car aucun des deux n’en possédait en raison d’interférences possibles avec le système de parachute d’urgence.
Ces deux pratiquants expérimentés, avec environ 1 000 sauts pour l’un et 800 sauts pour l’autre, participaient à un programme de six rotations pour des vols en chute libre. Les conditions météorologiques étaient jugées bonnes. Membres du Para Club de Bourbon, ils devaient se poser sur une base ULM située à Grande Coude située sur les hauteurs de la commune de Saint-Joseph. Les sauts lors des cinq premières rotations se sont déroulés normalement. Un binôme qui a sauté trente secondes avant eux a dérivé et a été récupéré dans le bas de la Rivière Langevin. L’un des deux sauteurs s’est cassé un bras à l’atterrissage.
Après les premières recherches dans la journée de samedi, 25 gendarmes et militaire du 2e RPIMa (régiment d’infanterie de marine) de Pierrefonds ainsi qu’une quarantaine de bénévoles ont mené dimanche un ratissage dans la zone du plateau du Morne Langevin, endroit le plus probable pour les retrouver dans l’hypothèse où leurs parachutes n’auraient pas fonctionné. Des survols dans une zone élargie ont également été effectués pendant une dizaine d’heures par la section aérienne de la gendarmerie (SAG) ainsi que par l’hélicoptère privé utilisé lors le saut.
Lors de cette journée de lundi, des gendarmes de la brigade des transports aériens (BGTA) ont utilisé des drones pour inspecter les remparts du Morne Langevin qui peuvent atteindre 1 300 mètres de haut et qui sont très végétalisés. Des gendarmes du PGHM ont également effectué des recherches dans la forêt de Grande Coude, là où des bénévoles leur ont indiqué avoir entendu des cris. Sans plus de succès. « À cet endroit-là, il est très difficile de se frayer un chemin en raison de la végétation qui est extrêmement dense et le terrain très pentu », précise le lieutenant Narbaud. Dans l’après-midi, le brouillard d’altitude a rendu encore plus compliqué le travail des secouristes.
Un vaste mouvement de solidarité pour participer aux recherches s’est structuré autour d’une page Facebook intitulée « disparition de nos deux amis parachutistes » qui a publié des images des deux voiles, orange pour l’une et vert et jeune pour l’autre. De nombreuses personnes postent des messages de soutien, proposent leurs services ou indiquent avoir sillonné tel ou tel sentier à proximité de la vaste zone de recherche ou encore utilisé des drones. Dimanche, le père de l’un des deux hommes recherchés a diffusé un message de soutien à son fils : « Quand je vois cette topologie du terrain, c’est plus qu’angoissant ! Fils, tiens bon si tu es coincé ! »
Les opérations des sauveteurs reprendront mardi matin avec des nouvelles patrouilles de la gendarmerie qui cherchent à collecter des indices pour retrouver les deux parachutistes. « Nous mettons beaucoup d’énergie dans nos recherches, souligne le lieutenant Narbaud. La zone est immense et le terrain très difficile avec des endroits très difficiles d’accès ».
Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/region-la-reunion/a-la-reunion-deux-parachutistes-experimentes-disparus-depuis-samedi-5c35669c-464b-11ec-ac19-c516ed4d7a4b