300 heures sous les décombres : grâce à la pluie, ils ont survécu au séisme en Turquie

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Publié le 19/02/2023 11:12:47

Presque deux semaines après le tremblement de terre dans le sud-est de la Turquie, les survivants se comptent désormais sur les doigts de la main. Les recherches ont même été arrêtées quasiment partout ce dimanche.

On compte toujours les morts en Turquie et en Syrie. Selon le dernier bilan officiel, plus de 44 000 personnes sont décédées dans le séisme de magnitude 7.8 qui a eu lieu il y a 13 jours désormais, le lundi 6 février au matin. Plus de 300 heures après, les chances de survie sous les décombres sont presque nulles. Pourtant, les miracles se produisent, encore et encore.

Ce samedi, un homme et une femme ont été retrouvés après avoir passé 296 heures piégés à Antakya, a rapporté l’agence de presse d’État Anadolu, qui a diffusé des images de leur sauvetage. Le ministre turc de la Santé, Fahrettin Koca, a publié une vidéo de la femme âgée de 40 ans dans un hôpital de campagne alors qu’elle recevait des soins. « Elle est consciente », a-t-il tweeté. Dans ce miracle, il y a aussi un drame. Un enfant de 12 ans, retrouvé à leurs côtés, a succombé quelques minutes après les efforts entrepris pour le sauver.

Comment ces miracles sont-ils encore possibles ? « À chaque fois, on est nous-même incrédules tellement cela paraît complètement dingue », reconnaît sur France Info Hervé Roy, médecin urgentiste qui a notamment été mobilisé après les séismes au Népal en 2015, à Haïti en 2010 ou en Iran en 2003.

La pluie a « sauvé des vies »

Pour autant, les chances de survie finissent toujours par s’expliquer, à commencer par le niveau des blessures. « Les victimes coincées qui sont blessées, qui perdent du sang, ont malheureusement peu de chances de survie », explique le médecin urgentiste. La température, ressentie jusqu’à -15 degrés au milieu de la nuit, n’aide pas non plus.

Ensuite, il faut impérativement des poches d’air sous les décombres ainsi qu’une impérative source d’eau, aussi petite soit-elle. Une déshydratation totale pendant près de 300 heures est tout simplement mortelle. « Le fait qu’il a plu juste avant le séisme a sauvé des vies. Les victimes ont pu boire l’eau qui ruisselait », tente d’expliquer Hervé Roy, toujours sur France Info.

C’est ce qui a permis notamment à un homme de 45 ans de survivre 278 heures avant d’être sorti des décombres dans la province d’Hatay, à la limite de la frontière syrienne. Plusieurs heures avant, trois autres personnes, dont un garçon de 14 ans, ont également été sauvées.

Et ce n’est pas tout. Sur place, des secouristes, comme ceux d’Haytap, une association turque de protection des animaux, tentent de sauver chiens, chats, oiseaux… Depuis le début du séisme, Haytap a secouru plus de 900 bêtes à côté de Antakya. Ce vendredi, ils sont venus en aide à Nazli Yenocak, une femme de 47 ans qui tentait de maintenir en vie ses deux taureaux, qui les nourrissait entre les décombres. « De les entendre si calmes, ça me faisait pleurer » dit-elle.

D’autres belles histoires mettent du baume au cœur d’une population en état de choc. En ne lâchant plus d’une semelle son sauveteur, un chat de Gaziantep, rebaptisé « Enkaz » (décombres en turc), est devenu un héros sur les réseaux sociaux.

Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/300-heures-sous-les-decombres-grace-a-la-pluie-ils-ont-survecu-au-seisme-en-turquie-19-02-2023-7X2G35OFA5HT7EBRI6JWNMKNAQ.php