Procès du 13-Novembre. Bernard Cazeneuve va témoigner pour « rendre des comptes aux victimes »

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Publié le 14/11/2021 17:30:17

L’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve était ministre de l’Intérieur lors des attentats du 13 novembre 2015. Il doit témoigner au cours du procès, mercredi 17 novembre 2021. Pour Ouest-France, il revient sur les mois qui ont précédé le drame et précise les conditions d’intervention des forces spécialisées.

Son passage place Beauvau a été marqué par une vague d’attentats terroristes qui ont frappé le pays : Charlie Hebdo en janvier 2015 ; le Bataclan, les terrasses parisiennes et le Stade de France, le 13 novembre 2015 ; la promenade des Anglais le 14 juillet 2016 à Nice. L’ancien ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve (du 2 avril 2014 au 6 décembre 2016), sera entendu par la cour d’assises spéciale mercredi 17 novembre 2021, au procès des attentats du 13 novembre 2015, une semaine après l’ancien président François Hollande. Entretien.

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Quelle vérité le procès doit-il révéler, sur le processus ayant conduit aux attentats ?

La vérité des faits, car c’est là l’essentiel. Le procès doit faire la lumière sur les motivations de ceux qui ont organisé les attentats, sur l’engrenage ayant abouti à leur radicalisation et à leurs crimes abjects. Il doit aussi permettre de faire le point sur ce qu’a été l’action de l’État, sur les moyens dont il disposait pour la conduire. En tant qu’ancien ministre de l’Intérieur, il est de mon devoir de rendre compte de tout cela aux victimes.

Le niveau de la menace terroriste était très élevé. Qu’a-t-il été fait, pour y répondre ?

Nous étions confrontés à une véritable course contre-la-montre. Il nous fallait remettre à niveau notre arsenal antiterroriste dans un délai contraint. En novembre 2015, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) suit 158 filières, soit plus de 950 individus, auxquels s’ajoutent les velléitaires. L’urgence est alors de rehausser le niveau d’équipement et d’effectifs de nos forces de sécurité : 13 000 emplois ont été supprimés entre 2007 et 2012 dans la police et dans la gendarmerie. Plusieurs écoles de formation ont été fermées.

Après cette rude mise au point, je n’ai plus eu à subir cette fameuse guerre des services.

Et s’agissant du renseignement ?

Il fallait aussi doter les services de renseignement du cadre et des moyens nécessaires à l’efficacité de leur intervention. La fusion de la Direction de la surveillance du territoire (DST) et des renseignements généraux, en 2008, avait abouti à une perte très significative de substance du renseignement intérieur. À mon arrivée place Beauvau, la France n’avait pas de loi sur le renseignement qui soit à la hauteur des enjeux : celle de 1991 datait d’une époque où la téléphonie mobile et Internet n’existaient pas. Elle était donc inadaptée, face à des terroristes utilisant des moyens cryptés. La décision de légiférer a été prise en juillet 2014, et la loi de modernisation du Renseignement a été adoptée en juillet 2015.

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Source : https://www.ouest-france.fr/faits-divers/attentats-paris/proces/13-novembre-bernard-cazeneuve-il-est-de-mon-devoir-de-rendre-des-comptes-aux-victimes-5f5ff5f2-3dcd-11ec-ae19-24374b064259