« Vol d’organe » à Bordeaux : un établissement de nuit dément et menace de porter plainte

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Publié le 18/11/2021 11:18:05

Un établissement de nuit a été obligé de se fendre d’un démenti et de menaces de plaintes à la suite de publications faisant état d’un vol de rein subi par une jeune femme

C’est ce qu’on appelle une légende urbaine. En l’espèce, la mésaventure d’une innocente jeune femme droguée à son insu dans un établissement de nuit bordelais et qui se serait réveillée le lendemain, enroulée dans une serviette, un rein en moins.

L’histoire a été tellement partagée en cette mi-novembre via, notamment, des stories Instagram (« Faites attention à vous… ») que la boîte de nuit concernée, l’iBoat, aux bassins à flot à Bordeaux, a dû se fendre d’une publication pour mettre les choses au clair. En substance : « vous avez été nombreux à nous faire remonter l’histoire de cette jeune fille qui aurait été droguée à l’IBOAT et qui aurait été retrouvée avec un rein en moins. […] À ce jour, nous sommes très loin d’être sous-informés ou ignorants des problèmes de drogue non-consenties au GHB ou encore de minimiser les faits. En revanche, il est très compliqué de travailler et trouver des solutions dans un climat de polémique et de psychose collective. Nous n’avons à ce jour jamais été contactés par la police ou par une victime au sujet de cette histoire de trafic d’organes liés à cela précisément (ce qui aurait été le cas depuis jeudi nous pensons..! ). Ces faits relatés sont d’une extrême violence et gravité. Afin de faire la lumière, nous avons besoin de témoignages et de sources fiables (et non de comptes Instagram dont il est impossible de tracer les adresses IP) . C’est pourquoi si vous avez été victime ou témoins de quoique ce soit, vous pouvez nous écrire au plus vite à cette adresse : temoignage@iboat.eu »



repro iboat

Fausse nouvelle ?

Comment reconnaître une fausse nouvelle ? Premier réflexe, à la lecture d’une telle histoire : mobiliser son bon sens. Parce ce que tout de même… En matière de transplantation d’organes comme en matière de transfusion sanguine, tous les donneurs et tous les receveurs ne sont pas compatibles. Il est donc hautement hasardeux de prélever au petit bonheur la chance sur la piste de danse. Et l’opération est plutôt pratiquée dans un bloc stérile que sur les parkings des bassins à flot…

Deuxième réflexe : consulter des sites comme Hoaxbuster, qui « débunkent » et répertorient les fausses nouvelles. Celle-ci remonterait aux années 1990. Une recherche Google permet aussi de retrouver des articles de nos confrères de Libération.fr ou Arte sur des histoires très similaires qui circulaient en 2019 à Paris.

Et pourtant, beaucoup de personnes y ont cru. « Ça m’a paru bizarre, mais en même temps, il y a plein d’histoires de filles droguées au GHB qui circulent, en ce moment », confie Marge, une étudiante de 17 ans. C’est certainement ce qui a fait le « succès » de cette « légende » bordelaise : surfer sur la peur, bien réelle et très légitime, de très nombreuses jeunes femmes.

Crédits image et texte : Sud Ouest©
Source : https://www.sudouest.fr/gironde/bordeaux/vol-d-organe-a-bordeaux-un-etablissement-de-nuit-dement-et-menace-de-porter-plainte-6981033.php