

Publié le 12/04/2023 09:39:27
Sur Twitter, de nombreux internautes ont fait savoir qu’ils ont récemment été victimes d’arnaques et de pratiques trompeuses de la part d’Hubside. Store, spécialiste français du multimédia neuf et reconditionné.
Dire que les clients d’Hubside. Store sont mécontents serait un euphémisme. « L’escroquerie du siècle », « un scandale », « jamais vu une douille pareille »… Depuis plusieurs mois, les témoignages d’acheteurs révoltés se multiplient à l’encontre du spécialiste du reconditionnement et de la réparation des produits multimédias et high-tech qu’ils accusent d’arnaques. Nombre d’entre eux se sont vus débiter des montants considérables et à répétition sur leur compte bancaire.
VIDEO. « Je n’avais pas compris que je souscrivais à 5 contrats » : des clients dénoncent les pratiques commerciales d’Hubside. store
Cela fait déjà plusieurs mois, voire des années, que Hubside. Store est dans le viseur de la justice pour des pratiques commerciales jugées trompeuses. Cette chaîne du groupe Indexia (ex-SFAM) a pris pour habitude de démarcher directement des passants dans la rue pour leur proposer des objets multimédias « offerts », afin de les inciter à souscrire à des contrats. Derrière ces offres alléchantes se cacheraient des vices trompeurs, comme le dénoncent certains clients : si le coupon indique que le produit sera offert sans obligation d’achat, la réalité est tout autre.
Une arnaque « bien ficelée »
Sur Twitter, Manon raconte son expérience avec des vendeurs insistants, devenus même désagréables dès lors qu’elle a refusé de leur transmettre son RIB. Elle dénonce à travers un long thread publié le week-end dernier la tentative d’arnaque « bien ficelée » et « grave » mise en place par la société.
Ghita, une étudiante parisienne de 18 ans, n’a quant à elle pas pu échapper à la tactique frauduleuse d’Hubside. Alors qu’elle sortait du métro Place d’Italie avec son copain au mois de février dernier, ils sont abordés par un vendeur qui leur propose de récupérer la fameuse batterie externe dans la boutique du centre commercial Italie Deux. Après leur avoir fait souscrire à quatre offres, l’employé leur explique qu’ils ont 30 jours pour y renoncer et ne rien débourser.
« Le commercial nous a assuré que c’était très simple de résilier nos offres et qu’il nous rappellera au cours des 30 jours pour nous demander si on souhaite prolonger l’abonnement », nous confie l’étudiante en droit. Quelques jours plus tard, lorsqu’elle compte mettre fin à cette offre, Ghita n’y parvient pas par téléphone et se rend donc en boutique avec son copain. « On explique la situation à un vendeur qui nous dit qu’il n’y a aucun souci et qu’il va s’occuper de la résiliation. Deux jours plus tard, on est débités chacun de 50 euros. » C’est là que débute une longue bataille.
« J’ai perdu 200 euros à cause de cette histoire »
Au téléphone, le service client Hubside explique à la jeune femme qu’il n’est pas responsable de ce débit et qu’il s’agit d’une assurance. Après avoir proposé à Ghita de souscrire à une nouvelle offre, le service client lui envoie le numéro de l’assurance pour qu’elle résilie la première. Pas de réponse par téléphone, mais elle est redirigée vers un site lui indiquant qu’elle serait partiellement remboursée.
Depuis, malgré les demandes de résiliations et de remboursements soi-disant prises en compte, l’étudiante à Paris-Dauphine a reçu de nouveaux prélèvements de 40 et 50 euros. « J’ai perdu 200 euros à cause de cette histoire », peste la jeune femme qui a depuis bloqué les prélèvements non autorisés sur son compte.
« Sur les quatre contrats signés, j’ai réussi à en résilier trois mais pas Hubside Reward Club, car il est impossible de les contacter. » Au téléphone, Ghita tombe sur une agence de voyages qui lui indique que Reward Club a inscrit ce numéro sur leur site par erreur et que malgré les demandes de l’agence, la société ne l’a jamais modifié. « Comme personne ne répond par mail, je vais me rendre directement dans leurs bureaux cette semaine », indique la jeune femme, déterminée à récupérer son argent.
Certains clients remboursés
Loredana, étudiante aide-soignante de 23 ans, a également fait les frais d’une arnaque du groupe il y a quelques années. C’est après avoir souscrit à une offre d’assurance pour son téléphone SFR que des prélèvements abusifs d’environ 100 euros par semaine sont apparus sur son compte bancaire. Censée être gratuite le premier mois et se résilier automatiquement au bout de 30 jours, cette offre a fait perdre 2 500 euros à l’étudiante.
Dans un premier temps, Hubside n’a rien voulu savoir, remettant même la faute sur sa cliente. La jeune femme âgée de 20 ans au moment des faits a finalement réussi à se faire rembourser quelques mois plus tard. « Je suis entrée en contact avec Rue89 Strasbourg à qui j’ai raconté mon histoire et je m’en suis servie pour mettre la pression et menacer le groupe de divulguer cette histoire », relate-t-elle.
Une tactique payante puisque Loredana réussi à récupérer les 2 500 euros prélevés. « Je pense que le fait de hausser le ton, de parler aux médias, leur dire que j’étais au courant de leur passé judiciaire et du changement de nom de leur groupe a bien aidé à obtenir mon remboursement. »
Une amende de 10 millions d’euros en 2019
En effet, le groupe est un habitué des tribunaux. L’assureur de smartphones Indexia est pointé du doigt depuis plusieurs années. Après notamment une plainte déposée par l’UFC- Que Choisir en 2018, la DGCCRF avait infligé en 2019 une amende record de 10 millions d’euros au groupe pour pratiques commerciales trompeuses, lui permettant d’éviter les poursuites judiciaires.
Quatre ans plus tard, la situation ne semble pas avoir vraiment évolué puisque les plaintes de clients sont toujours aussi nombreuses et une procédure pénale est en cours à la suite d’une nouvelle enquête de la répression des fraudes. Cette dernière indiquait l’an passé avoir constaté « des pratiques consistant à faire faussement croire aux consommateurs souhaitant faire cesser leurs prélèvements ou résilier leurs abonnements (…) que leurs demandes de résiliation étaient prises en compte voire effectives. » Six sociétés du groupe Indexia et le PDG Sadri Fegaier sont actuellement jugées par le tribunal correctionnel de Paris. Le milliardaire encourt deux ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende.
Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/high-tech/un-scandale-hubside-store-specialiste-du-multimedia-reconditionne-de-nouveau-accuse-darnaques-12-04-2023-ALP3N4WEG5HXLPNGMLSJYVANQU.php