« Ripoux de Barbès » : un homme affirme que son PV a été falsifié et demande la révision de son procès

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Publié le 26/05/2023 18:35:06

Condamné à plusieurs mois d’enfermement, cet homme soutient que le PV de son interpellation a été falsifié par des policiers condamnés il y a plusieurs mois.

Un homme, condamné pour trafic de stupéfiants en 2017, demande la révision de son procès, deux policiers ayant été reconnus coupables en 2021 d’avoir falsifié le PV de son interpellation, a-t-on appris vendredi de sources concordantes. La commission d’instruction de la Cour de révision et de réexamen a étudié jeudi sa requête et se prononcera le 22 juin.

Cette commission d’instruction de la Cour de révision peut la rejeter, ordonner un supplément d’information ou la transmettre à la formation de jugement de la Cour de révision, laquelle décidera ou non d’un nouveau procès, rarissime en France.

Interpellé en avril 2017, Aymen I. est condamné le 1er juin de cette même année pour détention de stupéfiants et pour des délits liés à des faux papiers, à 10 mois d’emprisonnement dont 5 mois ferme ainsi qu’à une interdiction du territoire de 3 ans. Il est alors expulsé vers l’Egypte. Or, en 2018, s’ouvre une enquête de l’Inspection générale de la police nationale, qui mènera finalement au procès, en février 2021, de six policiers de la BAC du XVIIIe arrondissement et de deux « informateurs ».

Des éléments qui « sont de nature à établir (son) innocence »

Le 22 février 2021, le brigadier Karim M. surnommé « Bylka », principal prévenu, est condamné à huit ans d’emprisonnement ferme, notamment pour corruption et trafic de stupéfiants, reconnu coupable d’avoir fait souscrire une « assurance » à des dealers en échange de sa protection. Mais en appel, le 28 juin 2021, il est relaxé de ces dernières accusations et condamné à deux ans de prison, uniquement pour vol, faux, détournement d’un fichier et blanchiment de fraude fiscale, se voyant interdire définitivement la fonction de policier.

Aymen I. était partie civile à ces deux procès : c’est « Bylka » et un autre policier, considéré comme son adjoint, qui l’avaient interpellé, sur indication d’un informateur. Ils avaient affirmé avoir découvert un pochon de cocaïne dans sa voiture, dont il a toujours contesté la propriété. L’avocat d’Aymen I. fait valoir que, dans les deux décisions de l’affaire « Bylka », il existe des éléments qui « sont de nature à établir (son) innocence » ou « faire naître un sérieux doute sur sa culpabilité ».

Les deux policiers ont en effet été condamnés pour « faux » concernant le PV de cette interpellation et, selon son avocat, la cour « confirme le doute quant à l’origine du produit stupéfiant dans la voiture » d’Aymen I., « et, partant (de là) de sa culpabilité ». « La saisine de la cour de révision participe de la volonté de réhabilitation » d’Aymen I. « qui, même s’il a été bien reconnu par la justice victime du faux rédigé par les policiers, reste encore officiellement aujourd’hui coupable de trafic de stupéfiants, ce qu’il a toujours fermement contesté », a déclaré Me Joseph Hazan.

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Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/ripoux-de-barbes-un-homme-affirme-que-son-pv-a-ete-falsifie-et-demande-la-revision-de-son-proces-26-05-2023-JIAH2Z4PEJDFLB744RTGMX452I.php