« Massacre de Shakahola » au Kenya : un influent pasteur remis en liberté

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Publié le 04/05/2023 15:23:37

Cette libération n’entraîne toutefois pas l’abandon des enquêtes qui le visent pour « meurtre », « aide au suicide », « enlèvement », « radicalisation, « crimes contre l’humanité », « cruauté envers des enfants » et « fraude et blanchiment d’argent ».

C’est une décision qui surprend. Un tribunal a ordonné jeudi la remise en liberté sous caution de l’influent pasteur Ezekiel Odero, arrêté la semaine dernière dans le cadre de l’enquête sur la mort de 109 personnes dans une forêt du sud-est du Kenya.

Les enquêteurs soupçonnent que certains adeptes de son Église de la Vie Nouvelle figurent parmi les victimes du « massacre de la forêt de Shakahola », une affaire qui secoue le pays depuis plusieurs semaines. Plus d’une centaine de corps, dont une majorité d’enfants, ont été retrouvés dans cette forêt de la côte kényane, où se réunissaient les adeptes d’une secte évangélique appelée Eglise Internationale de Bonne Nouvelle, dirigée par le pasteur Paul Nthenge Mackenzie. Ce dernier, qui prônait de pratiquer un jeûne extrême pour « rencontrer Jésus », va être poursuivi pour « terrorisme » avec 17 autres personnes.

Les procureurs avaient demandé vendredi le maintien en détention d’Ezekiel Odero pour une durée de 30 jours, afin que les enquêteurs puissent pousser leurs investigations. Ce télévangéliste célèbre et fortuné « est une personne influente à la tête de milliers de croyants » et « s’il est libéré, (il) est susceptible d’interférer avec les témoins », avaient-ils fait valoir. Les avocats d’Ezekiel Odero dénonçaient, eux, une détention sans « aucune preuve », ni « aucune plainte ».

Une caution de 10 000 euros

Ezekiel Odero a été libéré contre une caution de 1,5 million de shillings kényans (10 000 euros environ), avec obligation de se présenter à la police une fois par semaine et interdiction de s’exprimer sur l’affaire. « En ne fournissant pas d’informations adéquates sur l’état de l’enquête (…), je suis convaincu que l’État n’a pas agi de bonne foi en cherchant à (le) maintenir en détention », a déclaré le juge Joe Omido, du tribunal de Mombasa.

Cette libération n’entraîne toutefois pas l’abandon des enquêtes qui le visent pour « meurtre », « aide au suicide », « enlèvement », « radicalisation, « crimes contre l’humanité », « cruauté envers des enfants » et « fraude et blanchiment d’argent », entre autres. Les enquêteurs doivent terminer leurs investigations sur la possible présence de personnes mortes dans l’enceinte de l’Église de la Vie Nouvelle.

Selon les résultats des examens médico-légaux menés sur 40 premiers corps, une majorité de victimes sont mortes par manque de nourriture, mais d’autres ont été asphyxiées ou étranglées. Un corps portait également une trace de coups avec un objet contondant.

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Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/massacre-de-shakahola-au-kenya-un-influent-pasteur-remis-en-liberte-04-05-2023-ORWX3JFNWJDSVE44GKW2DH4O5A.php