« Je vous le dis, j’ai eu peur » : un sénateur raconte son 1er Mai comme observateur auprès des policiers

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Publié le 02/05/2023 06:19:58

Jérôme Durain, sénateur socialiste, a suivi une brigade de la Brav lors de la manifestation du 1er Mai à Paris pour « comprendre comment le maintien de l’ordre s’organise ». Il raconte.

Gérald Darmanin avait mis au défi les sénateurs d’aller voir les policiers sur le terrain après les violences policières à Sainte-Soline. Jérôme Durain, sénateur (PS) de Saône-et-Loire, l’a pris au mot.

Ce 1er Mai, le sénateur n’a « pas vu beaucoup de manifestants » : la compagnie qu’il accompagnait avait pour mission « d’éviter les dégâts, à la périphérie du cortège » qui, lui, était pacifique. Jérôme Durain était donc en tête du défilé, là où se concentre « l’essentiel des casseurs ».

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Protégé de la tête aux pieds comme un policier de la Brav, le sénateur a surtout pris des vidéos et « fait un travail parlementaire de fond ». Car après Sainte-Soline, il voulait « comprendre comment le maintien de l’ordre s’organise ». En tant que militant politique « hostile à la réforme des retraites », il était important pour lui, d’ordinaire « du côté des casseroles », d’être « aussi de ce côté-là pour voir les techniques employées », explique-t-il.

« C’est très violent »

Interrogé ce matin sur franceinfo, le sénateur socialiste confirme avoir vu « beaucoup de violences » : « J’ai vu que tout pouvait voler, le nombre de projectiles était assez hallucinant. C’est éprouvant. » Jérôme Durain en a ramassé quelques-uns. La photo du sénateur, marteau à la main, a tourné sur les réseaux sociaux. « Après on a reçu un pommeau avec une tige filetée. » Des pierres, des bouts de métal aussi. « Moi je vous le dis, j’ai eu peur, confie l’élu. C’est très violent, ça tape très fort de tous les côtés. »

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Il a aussi vu « une forme de retenue dans le dispositif policier. Pas dans la façon d’intervenir mais dans le positionnement. J’ai le sentiment qu’on en a fini avec la nasse, c’est une bonne chose. » Jérôme Durain a également « découvert que tout le monde se filme », ajoute-t-il sur BFMTV. « La police filme pour attester de son comportement, en face tout le monde sort les portables pour témoigner de ce qu’il se passe. »

L’unité qu’il accompagnait était « en retrait, de façon à n’intervenir uniquement lorsque c’était utile. Ils n’allaient pas au contact gratuitement », assure-t-il.

Son regard sur le maintien de l’ordre a-t-il changé ? « Ce qui a changé, c’est que je comprends bien les contraintes qui sont faites aux policiers qui effectuent le maintien de l’ordre et le niveau de violence auquel ils ont à faire face, reconnaît le sénateur socialiste. Quand on est derrière les policiers, on voit les pavés arriver. »

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