«Je ne me tairai pas» : dans la tourmente, Magali Berdah dénonce le cyberharcèlement persistant de Booba

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Publié le 14/09/2022 09:56:41

Trois jours après la diffusion d’un numéro de « Complément d’enquête » consacré au business des influenceurs, Magali Berdah, à la tête de Shauna Events, la plus grande agence de France, dénonce le cyberharcèlement de la part du rappeur Booba, dont elle se dit victime.

Insultes, montages dégradants, antisémitisme… Face à la tourmente, elle tient, une fois de plus, à dénoncer le cyberharcèlement dont elle est victime. La puissante agente d’influenceurs de téléréalité Magali Berdah a de nouveau fustigé, lors d’une conférence de presse ce mercredi matin, le cyberharcèlement dont elle est victime depuis plusieurs mois.

Sans jamais le nommer, la dirigeante de Shauna Events visait le rappeur Booba, avec lequel elle est engluée dans un conflit numérique depuis mai. Un conflit amplifié par les commentaires de nombreux fans de l’artiste et des voix critiques du monde de la téléréalité, épinglé à plusieurs reprises pour ses arnaques.

« On ne peut pas être considéré dans la presse comme un lanceur d’alerte quand on est un harceleur », a lancé Magali Berdah. Derrière elle, des captures d’écran de tweets, de messages et des e-mails injurieux défilent sur un grand écran. « T’es une sacrée pute sale juive », pouvait-on lire dans un des messages. L’agente a par ailleurs dénoncé les références récurrentes faites au Mossad par Booba, ainsi que la diffusion en ligne de montages photo dégradants et d’une sextape qui lui est faussement attribuée.

Déménagement forcé et agression

« Je ne me tairai pas », a-t-elle insisté, avant de fondre en larmes. Pendant plus de trente minutes, celle qui a représenté de nombreuses stars du petit écran comme Nabilla, a décrit en détail les conséquences psychologiques des nombreux messages la visant.

Une attestation médicale lue par son équipe de communication, missionnée pour l’affaire, confirmait qu’elle souffrait d’idées noires, de troubles du sommeil et, plus généralement, d’une détérioration psychologique. « Je vis au rythme d’un homme. Tout dépend de lui, de ses humeurs et de ses envies. C’est en meute », a-t-elle témoigné.

Après la diffusion en ligne de son adresse personnelle, Magali Berdah a dû déménager cet été de son appartement parisien en 24 heures. Elle raconte également qu’une de ses filles a été victime d’une agression dans le XIXe arrondissement. Des violences en lien avec la campagne de harcèlement dont elle est victime, juge-t-elle.

Onze plaintes déposées

L’avocat de l’entrepreneuse, Me Antonin Gravelin Rodriguez, dénombre « plus de 100 000 messages de haine à l’encontre de Magali Berdah ou de ses proches ». Au total, onze plaintes et compléments de plaintes ont été déposés entre mai et août dans ce dossier, « pour harcèlement et délits connexes ». Un prochain complément de plainte sera déposé « dans les jours à venir », a ajouté le conseil.

Depuis le printemps, le rappeur Booba multiplie les invectives contre l’agente d’influenceurs. En juin, l’artiste a lancé une campagne en ligne dénonçant les pratiques jugées trompeuses de plusieurs stars représentées par Magali Berdah. Qualifiant ces starlettes « d’influvoleurs », il dit vouloir lutter contre les dérives du milieu, entaché par des arnaques aux produits financiers, la pratique récurrente du dropshipping, ou encore la publicité pour la chirurgie esthétique.

Des questions précises qui n’ont pas été abordées par l’agente, malgré la diffusion d’un numéro de « Complément d’enquête » sur France 2 ce dimanche sur le sujet. « Il y a un réel danger sur les dérives depuis cinq ans. J’ai demandé moi-même la régulation de ce métier », a admis la professionnelle. Elle assure travailler aujourd’hui avec 80 % de marques françaises.

« Il y a un combat évidemment, protéger nos enfants et familles des dérives d’Internet. Je ne peux pas accepter que cela soit confié à une personne qui attise la haine sur les réseaux sociaux », a insisté l’agente, promettant une transparence totale sur son activité dédiée aux placements de produits polémiques. La justice a ouvert le 6 septembre une enquête contre Shauna Events pour « pratiques commerciales trompeuses ». « Je n’ai rien à cacher », a-t-elle déclaré.

Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/je-ne-me-tairai-pas-dans-la-tourmente-magali-berdah-denonce-le-cyberharcelement-persistant-de-booba-14-09-2022-PQYTCYWADRAVDBZSFF6WWZPVP4.php