« Je n’ai pas reçu beaucoup d’aides » : une maire de Haute-Saône démissionne après une agression

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Publié le 18/05/2023 09:57:26

Après deux ans et demi à la mairie de Vandelans, Lou Bailly-Biichlé a officiellement quitté ses fonctions. Elle avait déjà pris la décision de démissionner en raison de désaccords politiques, mais une agression au couteau l’a poussée vers la sortie.

Une histoire qui résonne tristement avec celle de Yannick Morez, maire démissionnaire après l’incendie de sa maison. Depuis le 17 mai, Lou Bailly-Biichlé n’est plus la maire de Vandelans (Haute-Saône), commune d’une centaine d’habitants. Cette élue, qui se revendique de gauche et écologiste, a pris sa décision en décembre 2022, rapporte France Bleu, et la démission a officiellement été acceptée par le préfet ce mercredi. D’après la radio, ce départ a d’abord été voulu par la maire en raison d’un désaccord politique, mais une agression à l’arme blanche survenue il y a quelques semaines a fini de la conforter.

« Très rapidement dans l’équipe (municipale, ndlr) il y a eu une personne qui n’était pas très à l’aise avec le fait que je sois maire. Cette personne m’a très vite fatiguée », raconte Lou Bailly-Biichlé, expliquant que cette opposition a « coupé son élan ». Elle parle également d’une relation pas toujours facile avec la communauté de communes. Mais une agression à l’arme blanche va ensuite, début mars, « confirmer le fait que je voulais arrêter d’être maire », explique-t-elle.

« Nous aurions pu être défigurés par la lame d’un couteau à pain »

Le 8 mars dernier, elle se rend à la mairie avec Cédric Grangeot, le premier adjoint. La locataire d’un logement loué par la commune, dont l’électricité venait d’être coupée, « a surgi dans le hall, sauté sur le premier adjoint en lui plaçant un couteau à pain sous la gorge après l’avoir plaqué contre le mur », détaille Lou Bailly-Biichlé auprès de L’Est Républicain. Elle assure avoir déjà reçu auparavant « des messages de menaces de cette locataire qui squattait l’appartement de sa fille » et ne payait plus le loyer depuis deux ans.

L’ex-maire déclare que la commune n’avait pas ordonné cette coupure électrique, mais la locataire « a estimé que nous étions fautifs ». Lou Bailly-Biichlé raconte que l’agresseur l’a « empoignée » avant de la faire « basculer dans les escaliers ». Elle dit avoir, de plus, été visée par des insultes homophobes : « Je vais t’égorger sale gouine ».

D’après L’Est Républicain, la femme à l’origine de ces agressions a été jugée en comparution immédiate et l’élue est suivie psychologiquement. « Ce retrait, c’est un soulagement. J’ai mis du temps à imaginer que nous aurions pu être défigurés par la lame d’un couteau à pain, ou pire encore », rapporte-t-elle.

Un manque de soutien de l’État déploré

Cette histoire résonne tristement avec celle de Yannick Morez, maire de Saint-Brevin (Loire-Atlantique), devenu le symbole des édiles victimes de violences. Il a démissionné de son mandat après l’incendie de son domicile le 22 mars dernier et à la suite de menaces sur les réseaux sociaux. L’élu a ensuite pointé du doigt les défaillances de l’État en matière de protection des élus.

Lou Bailly-Biichlé rapporte, elle aussi, le peu de soutien reçu, notamment par les autres maires au niveau local : « mis à part de la préfecture, je n’ai pas reçu beaucoup d’aides ».

Pour éviter que de nouvelles agressions se produisent, le gouvernement a annoncé vouloir alourdir les sanctions pénales en cas d’attaques contre des élus, qui seront considérées comme aussi graves que les atteintes contre des policiers, a déclaré mercredi la ministre des Collectivités territoriales, Dominique Faure.

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Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/je-nai-pas-recu-beaucoup-daides-une-maire-de-haute-saone-demissionne-apres-une-agression-18-05-2023-OKHLW4O72RDTNAKI6V6N7HUFRA.php