« Il m’a demandé de soulever mon chemisier » : le faux recruteur condamné à 18 mois de prison pour harcèlement sexuel

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Publié le 24/03/2023 16:31:49

Ce père de famille a été condamné ce vendredi à Paris pour avoir piégé à des fins sexuelles de nombreuses étudiantes lors de faux entretiens de recrutements en visioconférence.

Une quinzaine d’étudiantes avaient porté plainte partout en France contre lui. Un trentenaire qui harcelait sexuellement des jeunes femmes, en se faisant passer pour un recruteur sur le réseau social professionnel LinkedIn, a été condamné vendredi à Paris à 18 mois de prison dont 9 avec sursis. Marié et père de deux enfants, Armand Taïeb, n’était pas présent au tribunal pour entendre la décision.

Le tribunal a ordonné que la partie ferme de la peine de prison soit effectuée sous bracelet électronique. Il a assorti la peine d’une obligation de suivi psychologique. L’homme âgé de 34 ans devra également indemniser les sept parties civiles - une quinzaine de victimes avaient été identifiées.

« Il m’a demandé de soulever mon chemisier »

Lors du procès le mois dernier, plusieurs jeunes femmes avaient raconté leur expérience à la barre. Étudiantes, et à peine la vingtaine, il s’agissait pour la plupart d’entre elles de leur premier entretien d’embauche. Toutes avaient été contactées via LinkedIn en 2021, et l’entretien s’était déroulé en visioconférence - lui gardait sa caméra éteinte.

« Il m’a demandé de soulever mon chemisier », avait ainsi raconté Cléo, à qui son interlocuteur promettait un stage juridique dans un cabinet d’avocats d’affaires. À l’une, Armand Taïeb avait demandé si elle était prête « à jouer du poignet », à l’autre, il avait expliqué que ses stagiaires « l’aidaient à se détendre ». « Il m’a demandé si je pouvais travailler avec un œuf », avait détaillé à la barre une autre plaignante qui finira par comprendre – et à mettre fin à l’entretien – en recevant la photo d’un vibromasseur.

Devant le tribunal, le faux recruteur avait nié tout harcèlement sexuel, regrettant un problème d’« interprétation ». Les conversations et SMS interceptés, pourtant sans équivoque, relevaient pour lui de la « liberté d’expression. » « Ce n’est pas une question d’interprétation », s’était exaspérée la présidente. « Empiéter sur la sphère de l’intimité dans le cadre du travail, c’est interdit par la loi ». « Vous aurez noté une petite évolution sociétale dernièrement, on est 2023 et vous nous parlez encore d’interprétation ? Va falloir imprégner ! », s’était-elle étranglée lors du procès.

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Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/il-ma-demande-de-soulever-mon-chemisier-le-faux-recruteur-condamne-a-18-mois-de-prison-pour-harcelement-sexuel-24-03-2023-UZSQETBHM5C5BICBPWWJNMMQCE.php