« Enfin elle est morte, je vais lui cramer sa tombe » : après le suicide de Lindsay, le harcèlement continue, dénonce sa mère

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Publié le 30/05/2023 06:58:13

Les parents de la jeune adolescente, qui a mis fin à ses jours mi mai dans le Pas-de-Calais, ont affirmé lundi sur TPMP que l’établissement n’avait pas réagi face aux insultes et menaces qu’elle subissait. Quatre mineurs ont été mis en examen pour harcèlement scolaire.

Trois semaines après la mort de Lindsay, 13 ans, ses parents ne décolèrent pas face au manque d’action des autorités. L’adolescente, scolarisée en 4e au collège Bracke-Desrousseaux de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), s’est donné la mort le 12 mai en soirée à son domicile, selon le rectorat de Lille.

Sa mère Betty et son beau-père François ont choisi de témoigner lundi soir sur le plateau de Cyril Hanouna pour dénoncer l’inaction de l’établissement scolaire, qui avait été selon eux alerté à maintes reprises.

De l’incompréhension, alors qu’il y avait « un dialogue »

La mère de l’adolescente et son beau-père ont souligné leur incompréhension face à ce geste, alors que le sujet était au cœur de leurs préoccupations et que Lindsay leur rapportait l’intégralité des faits dont elle était victime : « Elle en a parlé tout de suite. (…) Elle a été insultée sur son physique, elle était ridiculisée tout le temps », a expliqué Betty.

« Ça a commencé en septembre l’an passé, puis c’est monté crescendo. Des insultes, des brimades… Au fur et à mesure de l’année, ça a commencé à s’aggraver », a poursuivi son beau-père. « Elle disait qu’elle n’avait pas peur, elle me montrait les messages, je suivais tout », a assuré la mère de Lindsay.

« On l’a rassurée comme on pouvait avec nos mots. On est des parents très ouverts, il y avait un dialogue », a tenu à souligner François, avant que sa conjointe n’ajoute : « Je passais des heures dans sa chambre, on discutait, elle me disait tout. »

Des insultes qui ont continué malgré l’intervention des parents

« Je suis allée voir ces filles plusieurs fois pour qu’elles arrêtent, mais dès qu’elle arrivait devant le collège, elle était insultée » par des adolescentes en classe de 3e, a continué Betty, la mère de Lindsay. Elle a notamment déclaré avoir conseillé à sa fille de bloquer les comptes à l’origine des messages de harcèlement sur les réseaux sociaux, « mais (les harceleurs) faisaient des faux comptes », a-t-elle expliqué.

Le procureur de Béthune a confirmé jeudi dans un communiqué la mise en examen de quatre mineurs pour « harcèlement scolaire ». Une personne majeure a été mise en examen pour « menaces de mort ».

Selon la mère de l’adolescente, ces insultes se poursuivent toujours à l’heure actuelle : « Elles continuent les menaces, d’insulter ma fille en disant enfin elle est morte cette p…, je vais lui pisser sur sa tombe, je vais lui cramer sa tombe, et ça n’arrête pas », a-t-elle affirmé dans TPMP.

Une lettre retrouvée dans la chambre de l’adolescente dès février

« L’élément déclencheur, ça a été en février. J’ai retourné son matelas et j’ai trouvé une lettre de suicide. On a avisé l’académie, les services de police, le principal du collège, sans suite », a assuré sur le plateau de Cyril Hanouna le beau-père de Lindsay.

Sa mère indique que l’adolescente a alerté elle-même la direction du collège qu’elle avait reçu des menaces et qu’elle allait « se faire tabasser » et qu’il n’y a pas eu de réaction : « On l’a laissée sortir », alors que ses harceleurs l’attendaient à la sortie de l’établissement. La grand-mère de l’adolescente a également envoyé un courrier à Emmanuel Macron, qui est resté sans réponse, selon les déclarations de la famille.

Une enquête administrative doit être ouverte par le rectorat de Lille, a annoncé vendredi le directeur académique dans le Pas-de-Calais, Jean-Roger Ribaud. Il a reconnu que les services scolaires auraient pu « aller plus loin dans le suivi » de la jeune fille, dont le harcèlement était connu de l’établissement.

Si vous êtes confrontés à une situation de harcèlement ou de cyberharcèlement, vous pouvez contacter le 3020 (harcèlement) et le 3018 (cyberharcèlement), des numéros gratuits et anonymes, du lundi au samedi, de 9 heures à 20 heures. La ligne Suicide écoute est également joignable 24h/24 et 7j/7 au 01.45.39.40.00.

Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/suicide-de-lindsay-enfin-elle-est-morte-je-vais-lui-cramer-sa-tombe-les-insultes-continuent-denonce-sa-mere-30-05-2023-JRMHHSLPWZHHLBG2JZY455Y3WQ.php