«Des Bataclan à l’envers» : la Grande mosquée de Paris porte plainte contre l’écrivain Michel Houellebecq

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Publié le 28/12/2022 17:37:15

Au cœur de la plainte déposée pour provocation à la haine, des propos jugés « inacceptables et d’une brutalité sidérante » que l’écrivain aurait tenu lors d’une longue discussion avec Michel Onfray.

C’est une récente interview qui a mis le feu aux poudres. Ce mercredi, dans un communiqué, la Grande Mosquée de Paris annonce, via son recteur, qu’elle a décidé de « déposer plainte (contre l’écrivain Michel Houellebecq) devant le procureur de la République de Paris pour provocation à la haine contre les musulmans ». « Michel Houellebecq affirme que les musulmans ne sont pas de vrais Français. Les musulmans lui donnent rendez-vous devant le tribunal correctionnel pour lui opposer ce que dit le droit », attaque le recteur de la mosquée, Chems-eddine Hafiz.

Dans le viseur des musulmans de France et de leurs représentants, une interview de l’écrivain à la revue Front Populaire dans laquelle il dialogue avec Michel Onfray. « Quand des territoires entiers seront sous contrôle islamique, je pense que des actes de résistance auront lieu. Il y aura des attentats et des fusillades dans des mosquées, dans des cafés fréquentés par les musulmans, bref des Bataclan à l’envers », déclare alors Houellebecq.

« Qu’ils (les musulmans) s’en aillent »

Un autre passage de cette discussion au très long cours est visé par la Grande mosquée de Paris. Houellebecq y aurait dit : « le souhait de la population française de souche, comme on dit, ce n’est pas que les musulmans s’assimilent, mais qu’ils cessent de les voler et de les agresser. Ou bien, autre solution, qu’ils s’en aillent ».

Des propos jugés « lapidaires, inacceptables et d’une brutalité sidérante ». « Elles ne visent pas à éclairer un quelconque débat public mais à attiser les discours discriminatoires, et les actes », considère le recteur Chems-Eddine Hafiz. Ce dernier accuse Houellebecq de vouloir, dans cette « rencontre » de 144 pages, « détruire l’unité du pays ».

Pour appuyer son dépôt de plainte, la Grande mosquée de Paris rappelle le récent jugement de la Cour européenne des droits de l’homme dans « l’affaire Zemmour », faisant de « la lutte contre toutes les discriminations un devoir ». Si le communiqué, affirme que « chacun peut apporter la contradiction » mais que cette fois-ci, « il s’agit d’un appel au rejet et à l’exclusion de la composante musulmane dans son ensemble », en demandant « la stricte application de loi ».

En 2015, Michel Houellebecq avait suscité la polémique dans l’Hexagone avec son livre « Soumission » dans lequel il imagine une France dirigée par le chef d’un parti musulman. L’auteur avait interrompu la promotion de cet opus après le massacre de Charlie Hebdo. Il répétait que son livre « n’est pas islamophobe et qu’on a parfaitement le droit d’écrire un livre islamophobe».

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Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/la-grande-mosquee-de-paris-porte-plainte-contre-lecrivain-michel-houellebecq-28-12-2022-NRZZLBX7OFB6BNS7DKCZVZHM4A.php