«C’est occasionnel, j’étais saoul» : six mois de prison avec sursis pour avoir menacé de mort le maire de son village

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Publié le 06/05/2022 21:15:51

Le tribunal correctionnel de Cahors a condamné vendredi à six mois de prison avec sursis un homme de 65 ans qui avait menacé de mort et harcelé le maire de son village.

Le tribunal correctionnel de Cahors a condamné vendredi à six mois de prison avec sursis un homme de 65 ans qui avait menacé de mort et harcelé le maire de son village. Un soulagement pour son avocat qui craignait que ce procès serve d’exemple dans un contexte de hausse des agressions d’élus. À l’audience, le président du tribunal a rappelé les propos tenus en avril par le prévenu : « Je te souhaite la mort, je vais te démonter la gueule, je vais finir en taule mais toi, tu vas finir au cimetière. Faux jeton, t’es qu’une lavette. Salope. T’es un maire de merde ».

Le maire de Calvignac, Didier Burg, absent à l’audience, « a été très perturbé par ces menaces de mort. Il a confié avoir peur de se rendre en mairie. Ces menaces sont inacceptables », a déclaré Karine Alicot, directrice de l’association des maires du Lot, partie civile.

Le prévenu a reconnu les faits. « Je m’excuse auprès de lui, je n’aurais pas dû m’emporter. Je suis assez impulsif et mes mots dépassent mes pensées. » L’expertise psychologique n’a pas révélé de troubles mentaux, mais une immaturité chronique, précise France 3. « J’avais bu. C’est occasionnel. J’étais saoul. Je faisais et disais n’importe quoi. J’en voulais au maire car il a porté plainte contre moi l’été 2021 (après une bagarre dans un bar). Je ne passerai jamais à l’acte c’est une évidence », s’est-il excusé devant le tribunal. Le sexagénaire était en situation de récidive. En décembre, il avait déjà été sommé par la justice de ne plus se rendre à Calvignac, un petit village lotois de 200 habitants.

La moitié des élus pris pour cible sont des maires

Avant de prononcer son réquisitoire, Patrick Serra, représentant du parquet à l’audience a insisté sur la nécessité de « protéger les maires qui travaillent à l’intérêt de leur collectivité ». Il a décrit le prévenu comme « un individu qui persécute les honnêtes gens sur de longues périodes. »

Le ministère public avait requis 12 mois d’emprisonnement dont neuf mois avec sursis. Une demande d’incarcération jugée « disproportionnée » par l’avocat de la défense Camille Malmouche. Les réquisitions du procureur ont été suivies concernant l’obligation de soins, et l’interdiction d’entrer en contact avec la victime. Il a également été condamné à payer une amende de 200 euros et à verser un euro symbolique de dommages et intérêts à l’association des maires du Lot et à Didier Burg.

Selon le ministère de l’Intérieur, 1 186 élus ont été pris pour cible dans les onze premiers mois de 2021, dont 162 parlementaires et 605 maires ou adjoints victimes d’agressions physiques. Une hausse inquiétante de 47 % par rapport à 2020.

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